Ah, Pasteur Alokpo, ce grand maître ès indignations radio-télévisées, défenseur autoproclamé de toutes les âmes pieusement frustrées. Ce week-end encore, notre bien-aimé pasteur a poussé un cri du cœur – ou plutôt, un gémissement de barbe assoiffée – sur le plateau de “De vous à nous” sur Peace Fm. À l’écouter, les bénédictions financières de l’État ont déserté les églises pour aller se cacher sous les palmiers du Vodun. Scandale !
Soyons clairs, il ne s’agit pas ici de critiquer les convictions religieuses de qui que ce soit. Mais avouons-le, le Comité des rites Vodun a dû sérieusement froisser notre cher pasteur. Imaginez un instant : des milliards pour le Vodun, alors que les 500 millions autrefois gracieusement distribués aux confessions religieuses ont mystérieusement disparu du budget. N’est-ce pas là le véritable miracle ? Ou peut-être est-ce une simple réaffectation des fonds divins. Qui sait, le ciel a ses raisons.
Mais revenons à notre Alokpo national. Avec un zèle digne des prophètes de l’Ancien Testament, il nous exhorte à libérer l’État des griffes du Vodun. “Retirez-vous des affaires des ancêtres !” tonne-t-il. En creux, on entend surtout : “Rendez-nous nos chèques !” Car, ne soyons pas naïfs, derrière cette croisade pseudo-spirituelle se cache une vérité plus terre-à-terre : sans miel, la barbe se dessèche.
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Pasteur, une prière pour la vérité
On ne peut s’empêcher de se poser une question, pasteur : que fais-tu des dîmes et de la bienfaisance de tes fidèles ? Ces montagnes de générosité, accumulées sous la gouvernance Yayi et les précédentes bénédictions financières de l’État, n’étaient-elles pas censées nourrir ta mission divine ? Pourquoi ne penses-tu qu’à toi ? Tes ouailles ne méritent-elles pas un retour sur investissement spirituel, sans toujours tendre la main vers le trésor public ?
La vérité, pasteur, c’est que lorsque le miel coulait à flot, il y avait moins de prières pour “la justice divine”. Aujourd’hui, les caisses sont sèches et voilà que tu brandis l’étendard des frustrations religieuses. Si le ciel t’entend, qu’il t’accorde un peu de lucidité pour comprendre que le véritable miracle, ce serait de servir les âmes sans calculs ni rancunes.
Chroniques grinçantes, Vérité éclatante.
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