Les attentes de plusieurs pays africains concernant la restitution de leur patrimoine culturel se voient une nouvelle fois reportées. En effet, le projet de loi français sur les restitutions de biens culturels a récemment été repoussé à l’automne 2024, ce qui a suscité des inquiétudes parmi les acteurs culturels en Afrique de l’ouest.
Dans une tribune publiée dans Le Monde, trois responsables de musées et des restitutions au Bénin, au Sénégal et au Nigeria ont exprimé leur déception face à ce report. Ils rappellent que le président français Emmanuel Macron s’était engagé sur ce sujet en 2017 à Ouagadougou, mais que jusqu’à présent, seuls vingt-sept biens ont été restitués à des pays africains.
Pour Alain Godonou, l’un des signataires de la tribune, ce report est une « maladresse » de la part de la France. Il estime que le pays ne devrait pas imposer de délais dans le processus de restitution, comparant cela à une restriction de propriété. « Quand vous devenez propriétaire, on ne vous dit pas ce que vous devez faire de votre bien », souligne-t-il.
Une autre préoccupation soulevée par les signataires est la possibilité que des biens saisis par les forces armées françaises soient exclus des restitutions. Le Bénin, par exemple, attend avec impatience de récupérer la statue du dieu Gou, en vue de l’ouverture du musée du Vaudou de Porto Novo prévue pour la fin de l’année prochaine.
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