Évangile du jour : briller de la lumière qui vient de son Époux

(Lc 21, 1-4)

En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »

J’aime voir dans cette figure l’Église qui est en un certain sens un peu veuve, parce qu’elle attend son Époux qui reviendra… Mais elle a son Époux dans l’Eucharistie, dans la Parole de Dieu, dans les pauvres, oui : mais elle attend qu’il revienne, n’est-ce pas ? Cette attitude de l’Église… Cette veuve n’était pas importante, son nom n’apparaissait pas dans les journaux. Personne ne la connaissait. Elle n’avait pas de diplômes, rien. Rien. Elle ne brillait pas de sa propre lumière. C’est ce qui me pousse à voir dans cette femme la figure de l’Église. La grande vertu de l’Église doit être de ne pas briller de sa propre lumière, mais de briller de la lumière qui vient de son Époux. Qui vient précisément de son Époux. Et au cours des siècles, lorsque l’Église a voulu avoir sa propre lumière, elle s’est trompée. […]

Tous les services que nous rendons dans l’Église ont pour but de nous aider à cela, à recevoir cette lumière. Et un service sans cette lumière ne sert à rien : il conduit l’Église à devenir soit riche, soit puissante, soit à rechercher le pouvoir, soit à se tromper de chemin, comme cela s’est produit tant de fois dans l’histoire et comme cela se produit dans notre vie, quand nous voulons avoir une autre lumière, qui n’est pas vraiment celle du Seigneur : une lumière à nous. [Quand l’Église est humble, quand l’Église est pauvre, même quand l’Église confesse ses misères – nous en avons tous – l’Église est fidèle.

L’Église dit : « Mais, je suis sombre, mais la lumière me vient de là ! » et cela nous fait tellement de bien. Mais prions cette veuve qui est au Ciel, bien sûr, prions cette veuve qui nous apprend à être Église ainsi, en jetant tout ce que nous avons dans notre vie : rien pour nous. Tout pour le Seigneur et pour notre prochain. Humbles. Sans nous vanter d’avoir une lumière propre, en cherchant toujours la lumière qui vient du Seigneur. (Sainte Marthe, 24 novembre 2014)