Le Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest, possède un riche patrimoine côtier et espère tirer parti de ses 125 km de façade maritime pour attirer des touristes locaux et internationaux. Comme dans de nombreuses destinations à travers le monde, le littoral béninois pourrait devenir un point central des activités touristiques, avec pour ambition de diversifier l’économie du pays.
Pour promouvoir le tourisme balnéaire, l’administration béninoise a lancé des politiques d’aménagement visant à transformer les plages du pays en sites attractifs comparables aux grandes destinations comme Dubaï, l’île de Hainan ou le nord-est du Brésil.
L’une des dernières décisions prises par le gouvernement est la création de deux zones de baignade à Fidjrossè (Cotonou) et à Avloh (Grand-Popo), le long de la côte béninoise.
Cette initiative s’ajoute aux incitations faites aux promoteurs privés pour soumettre des demandes de parcelles « destinées à la construction et à l’exploitation » dans le cadre du Projet d’aménagement de la Route des Pêches.
Un engagement fort pour le développement du tourisme
Aujourd’hui, le tourisme est un levier de croissance économique pour de nombreux pays. Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Patrice Talon en 2016, le Bénin a pris le parti de diversifier une économie encore dominée par l’agriculture. L’un des nouveaux piliers de cette diversification est le développement des infrastructures et des équipements touristiques, notamment le long de son littoral.
De Ouidah à Grand-Popo, les visiteurs peuvent observer de nombreux chantiers en pleine expansion, symbole de cette ambition nationale. A Ouidah, ancien port négrier, un vaste chantier touristique est en cours, avec la mise en place d’un circuit touristique enrichi. La traversée de la « Route des Pêches », qui serpente le long de la côte, permet aux visiteurs de profiter d’un air frais et revitalisant, loin de l’effervescence urbaine.
Lire aussi : Bénin – Nigéria : Efforts communs pour promouvoir le tourisme durable
Depuis 2016, plus de 1 250 milliards de FCFA ont été investis dans le développement d’infrastructures touristiques d’envergure et à forte valeur ajoutée, selon le Ministre du Tourisme. Le résultat commence à se faire sentir : en 2023, le Bénin a accueilli environ 120 000 touristes internationaux, soit une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente, un chiffre qui témoigne de l’attractivité croissante du pays.
Pour faciliter l’accès des visiteurs, le pays dispose désormais de deux aéroports internationaux : l’un à Cotonou et l’autre à Parakou, dans le nord. Ces infrastructures permettent de relier le sud et le nord du Bénin, rendant ainsi l’ensemble des régions plus accessibles aux touristes et aux investisseurs.
Un secteur créateur d’emplois
Le tourisme représente également une source importante de création d’emplois pour les Béninois. Déjà en 2011, le secteur avait généré 42 500 emplois directs, soit 2,2 % des effectifs employés, et 111 000 emplois en comptant les emplois indirects et induits, selon le Conseil Mondial des Voyages et du Tourisme. Avec le développement actuel, ce nombre pourrait doubler, voire tripler, faisant du tourisme le troisième secteur pourvoyeur d’emplois après l’agriculture et le commerce.
Les chantiers de construction d’hôtels, de musées, de sites touristiques et de centres culturels emploient des personnes de toutes catégories socio-professionnelles, et des formations sont régulièrement offertes aux guides touristiques ainsi qu’aux opérateurs du secteur pour renforcer leurs compétences. Ces initiatives visent à professionnaliser le secteur et à garantir des services de qualité pour un public international.
Lire aussi : Sofitel Cotonou et Bénin Tourisme s’unissent pour propulser le Bénin sur la scène touristique internationale
Un patrimoine culturel et historique en valeur
Outre les aménagements balnéaires, le Bénin possède un patrimoine culturel et historique fascinant, qui constitue un autre pilier de son développement touristique. Parmi les sites emblématiques, on compte le Musée de l’épopée des amazones et des rois du Danxomè (MURAD), le site palatial d’Abomey, actuellement en cours de réhabilitation, ainsi que les infrastructures touristiques en développement à Allada.
Le Musée international des arts et civilisations vodun à Porto-Novo, la Route des couvents vodun, et la Route des Tata dans la région du Koutammakou, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont autant d’atouts qui viennent enrichir l’offre touristique béninoise.
Le Bénin prévoit également l’ouverture, d’ici 2026, d’un parc de près de 100 000 hectares dans le nord du pays. Ce projet, soutenu par un investissement de 20 millions de dollars, vise à « préserver la biodiversité et à offrir aux touristes une expérience unique au contact de la nature et des animaux sauvages ». Ce parc renforcera le positionnement du pays dans le domaine de l’écotourisme et diversifiera son offre touristique.
Vers un tourisme durable et responsable
Si le tourisme représente une source de revenus considérable, il impose également des investissements lourds en promotion et en entretien des infrastructures. Pour tirer parti de son littoral sans nuire à la biodiversité et pour prévenir l’érosion côtière, le Bénin mise de plus en plus sur l’écotourisme. Ce choix stratégique permettrait au pays de concilier croissance touristique et respect de l’environnement, garantissant ainsi un avenir durable à son littoral.
Le Bénin a amorcé une transformation significative de son secteur touristique, en mettant l’accent sur son littoral et en valorisant son patrimoine culturel unique. Grâce à des infrastructures modernes, des projets ambitieux et une vision durable, le pays aspire à devenir une destination incontournable en Afrique de l’Ouest.
Views: 18