jeudi 21 novembre 2024

Sénégal : Scandale au ministère de la Santé, 1080 agents irréguliers, emplois fictifs et 764 millions de dépenses non justifiées

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Le ministre de la Santé, Ibrahima Sy, a choisi ce mercredi pour révéler les anomalies qu’il a découvertes dans la gestion de son département depuis son arrivée.

Face à la presse, il a évoqué des irrégularités concernant le personnel du ministère, suite à une vérification menée par la direction de la solde, qui a comparé sa base de données avec celle du ministère de la Santé. Cette opération a mis en lumière des disparités inquiétantes.

Un audit mené par la direction de la solde a mis en évidence de sérieuses anomalies dans la gestion du personnel. Sur 1080 agents en situation irrégulière, 480 figurent dans la base de données du ministère mais sont absents dans celle de la solde, tandis que 600 autres sont présents dans la base de la solde mais non répertoriés par le ministère de la Santé.

Le ministre a aussi révélé l’existence de 399 « agents fictifs », qui perçoivent des salaires depuis plus d’une décennie sans qu’ils soient localisables.

Ibrahima Sy d’informer que les dispositions sont prises pour une présentation de ce dossier au niveau de l’agent judiciaire de l’Etat, et qu’un audit est cours pour plus de visibilité et la masse salariale par les services du ministère de la santé.

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Ibrahima Sy a par ailleurs signalé des dépenses non justifiées s’élevant à 764 millions de francs CFA dans le cadre du Programme de lutte contre le paludisme, financé par le Fonds mondial. « Le ministère devra rembourser ces sommes », a-t-il précisé.

Ces fonds étaient censés être utilisés pour des initiatives de santé publique, mais des écarts dans la comptabilité ont suscité des interrogations sur l’utilisation réelle des subventions.

Egalement, le ministre a fait état d’un détournement de fonds dans la région de Kolda, lié au projet de santé pour la mère et l’enfant. Entre 2015 et 2018, un audit a mis en lumière une fraude de 42,5 millions de francs CFA.

En conséquence, l’Agence française de développement, principal bailleur du projet, a suspendu son soutien financier, privant le ministère d’un apport de 7,2 millions d’euros et réclamant le remboursement des sommes détournées.

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