Alors que le mandat du Tchadien Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA) s’achève en février 2025, la course pour sa succession s’intensifie. Quatre candidats, tous issus de l’Afrique de l’Est conformément aux règles de rotation de l’organisation, sont en lice : le Kényan Raila Odinga, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, le Malgache Richard Randriamandrato, et le Mauricien Anil Kumarsingh Gayan. Voici un aperçu des chances et des profils de chacun de ces prétendants.
Raila Odinga : Le favori
Âge : 79 ans
Pays : Kenya
Expérience : Ancien Premier ministre et figure historique de l’opposition kényane, Raila Odinga jouit d’une longue carrière politique marquée par plusieurs candidatures présidentielles infructueuses. Sa persévérance et ses compétences de négociateur sont reconnues à l’échelle continentale.
Forces :
•Expérience politique : Avec une carrière politique de plus de quatre décennies, il a tissé des relations solides avec de nombreux chefs d’État africains, particulièrement en Afrique de l’Est.
•Leadership charismatique : Son parcours de lutte pour la démocratie et les droits de l’homme lui confère une image de combattant des valeurs africaines.
•Soutien régional : Sa candidature est portée par le poids politique du Kenya, une puissance économique et diplomatique de la région.
Faiblesses :
•Âge avancé : À 79 ans, certains pourraient douter de sa capacité à insuffler une nouvelle dynamique à l’UA.
•Polarisation : Son parcours politique national très polarisé pourrait ne pas plaire à tous les États membres.
Mahamoud Ali Youssouf : Le Diplomate multilingue
Âge : 58 ans
Pays : Djibouti
Expérience : Ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005, Mahamoud Ali Youssouf est un diplomate chevronné, habitué aux négociations internationales.
Forces :
•Maîtrise des langues : Francophone, anglophone et arabophone, il se positionne comme un candidat capable d’unir les différentes régions du continent.
•Profil diplomatique : Sa carrière diplomatique lui a permis de nouer des relations avec divers acteurs africains et internationaux.
•Vision de paix : Il met en avant son objectif de “faire taire les armes”, une priorité alignée avec l’Agenda 2063 de l’UA.
Faiblesses :
•Influence de Djibouti : En tant que représentant d’un petit pays, il pourrait peiner à mobiliser un large soutien continental.
•Moins Médiatique : Comparé à Raila Odinga, son profil est moins connu en dehors des cercles diplomatiques.
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Richard Randriamandrato : Le technocrate engagé
Âge : 56 ans
Pays : Madagascar
Expérience : Ancien ministre des Affaires étrangères et des Finances de Madagascar, Richard Randriamandrato s’est fait remarquer pour sa prise de position courageuse à l’ONU contre l’annexion russe en Ukraine.
Forces :
•Engagement Éthique : Sa décision de voter contre l’annexion de l’Ukraine témoigne de son indépendance et de sa capacité à défendre des principes.
•Expertise Économique : Avec une expérience en finances, il pourrait apporter une gestion rigoureuse aux affaires de l’UA.
Faiblesses :
•Limogeage Controversé : Son éviction du gouvernement malgache pourrait être perçue comme un manque de stabilité politique.
•Faible Soutien Régional : Madagascar n’ayant pas une influence diplomatique majeure, il risque d’être un outsider dans cette élection.
Anil Kumarsingh Gayan : Le challenger surprise
Âge : 76 ans
Pays : Maurice
Expérience : Ancien ministre des Affaires étrangères et occupant divers portefeuilles (Santé, Tourisme), Anil Gayan a déposé sa candidature au dernier moment.
Forces :
•Expérience Variée : Sa carrière ministérielle diversifiée lui donne une vision large des politiques publiques.
•Profil Modéré : Son parcours issu d’un pays stable comme Maurice peut séduire ceux qui recherchent un dirigeant consensuel.
Faiblesses :
•Manque de Visibilité : Sa candidature tardive et sa faible notoriété continentale réduisent ses chances.
•Âge et Dynamisme : Comme Odinga, son âge avancé peut soulever des interrogations quant à sa capacité à insuffler une énergie nouvelle.
Une élection serrée avec un favori clair
La succession de Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’UA s’annonce disputée. Raila Odinga apparaît comme le favori naturel, fort de ses réseaux politiques et de son influence régionale. Toutefois, Mahamoud Ali Youssouf représente une alternative crédible grâce à son profil diplomatique et multilingue. Richard Randriamandrato et Anil Gayan, bien que compétents, partent avec un désavantage en termes de soutien et de visibilité.
Le vote à la majorité des deux tiers en février 2025 déterminera lequel de ces hommes prendra les rênes de l’exécutif de l’Union africaine pour les défis majeurs à venir.
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