Le nord du Togo a une nouvelle fois été le théâtre d’une attaque meurtrière perpétrée par un groupe armé dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 octobre 2024. Cette attaque, survenue dans la localité de Fanworgou, à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, a causé la mort de 9 militaires et 10 civils, principalement des employés de l’entreprise Ebomaf, engagée dans des travaux de construction de tranchées destinées à freiner les incursions armées.
Une attaque bien coordonnée
D’après les témoignages recueillis, l’assaut a débuté par une explosion suivie d’échanges nourris de tirs entre les assaillants et les forces de défense togolaises. Pris dans une embuscade alors qu’ils patrouillaient le long des tranchées en construction, les militaires ont été surpris par la violence et la soudaineté de l’attaque.
Ces tranchées, dont la construction a débuté l’année dernière à l’initiative du gouvernement, visent à sécuriser la frontière nord du pays face aux incursions de groupes armés venus du Burkina Faso. Cependant, les assaillants, bien organisés, ont trouvé des moyens de contourner cette barrière en construisant des ponts improvisés avec des troncs d’arbres.
Des civils parmi les victimes
Le bilan humain est lourd : dix civils ont trouvé la mort, principalement des employés du groupe Ebomaf. L’entreprise, chargée de creuser les tranchées, a également subi des pertes matérielles significatives. Un bulldozer et cinq pelleteuses ont été détruits par le feu lors de l’attaque. Cette situation souligne la vulnérabilité des travailleurs civils impliqués dans ces chantiers de défense, qui se retrouvent souvent en première ligne des violences.
Une riposte militaire rapide mais insuffisante
L’armée togolaise a rapidement réagi en envoyant des hélicoptères pour repousser les assaillants. Selon des sources militaires, plusieurs d’entre eux ont été neutralisés, y compris des femmes et des mineurs. Ce type de riposte militaire, bien que nécessaire, met en lumière la complexité de la menace posée par ces groupes armés, qui incluent désormais des combattants de tous âges et genres, ce qui complique davantage la situation sécuritaire.
Une situation sécuritaire préoccupante
Cette nouvelle attaque survient dans un contexte de dégradation sécuritaire dans le nord du Togo, où les incursions armées se multiplient. En août dernier, une tentative similaire avait déjà coûté la vie à un militaire. Le chantier de construction des tranchées, bien que crucial pour renforcer la sécurité, peine à dissuader ces groupes armés déterminés et ingénieux dans leurs tactiques.
Face à cette situation, le gouvernement togolais se retrouve confronté à un défi de taille : renforcer ses capacités de défense tout en protégeant les civils et les infrastructures impliquées dans les efforts de sécurisation. La recrudescence des attaques appelle à une réévaluation des stratégies mises en place pour contrer cette menace grandissante.
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