L’automatisation du travail alimentée par l’intelligence artificielle (IA) risque d’accentuer les inégalités entre les sexes, a alerté Gilbert Houngbo, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), lors du sommet sur l’IA tenu à Paris ce lundi 10 février 2025.
« La majorité des emplois susceptibles d’être automatisés sont occupés par des femmes », a-t-il déclaré, soulignant que cette transformation pourrait élargir l’écart déjà existant entre les hommes et les femmes sur le marché du travail.
Parmi les secteurs les plus touchés figurent les services administratifs et le travail en centres d’appels, des domaines où la présence féminine est dominante.
Gilbert Houngbo a également mis en garde contre le potentiel des entreprises à remplacer leurs salariés par des technologies IA, amplifiant ainsi les craintes entourant cette innovation.
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Toutefois, il a nuancé en affirmant que l’IA générait actuellement plus d’emplois qu’elle n’en détruisait, bien que ces nouveaux postes soient souvent moins bien rémunérés et moins protégés.
Selon les données de l’OIT, environ 2,3 % des emplois mondiaux, soit 75 millions, pourraient être affectés par l’automatisation. Christy Hoffman, secrétaire générale de la fédération UNI Global Union, a également exprimé son inquiétude en ces termes : « L’IA pourrait réduire l’autonomie des travailleurs ou les remplacer complètement. »
Pour contrer ces impacts, Gilbert Houngbo a appelé à des mesures concrètes, telles qu’un renforcement des systèmes de protection sociale et une formation continue pour permettre aux travailleurs de s’adapter. « Ce n’est pas l’IA qui nous prend nos emplois, mais le manque de préparation à son utilisation », a-t-il conclu.
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