Le coup d’État qui visait à renverser le président Patrice Talon continue de faire trembler les sphères politiques et judiciaires du Bénin. Parmi les protagonistes de cette sombre affaire, les noms d’Olivier Boko et Oswald Homeky, anciens proches du chef de l’État, sont désormais bien connus. Mais un autre nom, pourtant habitué à s’imposer dans les débats publics, suscite aujourd’hui l’étonnement par son silence : Séverin Maxime Quenum.
Cet avocat au barreau de Cotonou, réputé pour sa volubilité et son activisme judiciaire, est aussi un allié notoire de Boko et Homeky. Pourtant, alors que ses compagnons de route se retrouvent plongés au cœur d’une affaire aussi grave que celle d’une tentative de coup d’État, Quenum demeure silencieux. Pourquoi cet avocat qui était en séjour au Portugal puis après retourné sur Paris , habituellement prompt à défendre ses alliés et à prendre position, reste-t-il en retrait cette fois-ci ? Que cache son silence ?
L’avocat absent de la défense de ses alliés : une anomalie troublante
Dans le milieu judiciaire béninois, Séverin Maxime Quenum est un acteur connu pour sa maîtrise des rouages et sa capacité à défendre des causes controversées, son absence dans la défense d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky étonne. Pourquoi cet avocat, qui aurait naturellement pu se constituer pour représenter ses amis, ne l’a-t-il pas fait ? Cette question enflamme les cercles politiques et judiciaires du pays, tant elle semble contre-intuitive.
Le silence de Quenum pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs. A-t-il pris connaissance du projet de putsch avant qu’il ne soit découvert ? Est-il en possession d’informations compromettantes qui pourraient être révélées au grand jour si son nom apparaissait trop directement dans l’affaire ? La proximité de cet avocat avec les deux instigateurs du coup d’État pourrait bien le placer dans une situation délicate, d’où ce silence pesant?
Dans un contexte où chaque mot est soigneusement pesé, l’avocat semble vouloir se tenir à l’écart, comme pour éviter d’être impliqué davantage dans ce scandale.
Le poids de l’information : que sait Séverin Maxime Quenum ?
L’hypothèse selon laquelle Quenum serait en possession d’informations compromettantes n’est pas à écarter. Comme proche allié d’Olivier Boko et Oswald Homeky, il est probable qu’il ait été informé de certaines phases du complot, ou qu’il ait eu vent des intentions de ses amis avant que les autorités ne mettent à jour l’affaire. Si cela s’avérait exact, cela pourrait expliquer pourquoi il garde le silence. Parler ou s’engager dans la défense des deux hommes pourrait l’exposer davantage à une enquête qui chercherait à savoir jusqu’à quel point il était au courant des événements.
De plus, ce silence, inhabituel pour un homme aussi volubile, pourrait traduire une stratégie de protection. L’avocat chercherait-il à éviter d’être éclaboussé par une affaire dont les ramifications sont encore mal connues ? Son absence de la scène judiciaire, où il aurait pu briller par sa défense de ses alliés, soulève des interrogations légitimes sur ce qu’il cherche à éviter.
Un mutisme stratégique pour se protéger ?
Dans des affaires aussi sensibles, le silence est parfois la meilleure des défenses. Séverin Maxime Quenum, en s’abstenant de prendre publiquement la défense de ses amis, pourrait simplement chercher à éviter de se compromettre. Il est possible que l’avocat ait estimé que son implication directe dans cette affaire pourrait ternir son image ou, pire, l’exposer à des révélations potentiellement dévastatrices. En restant dans l’ombre, il peut espérer passer à travers les mailles du filet, tout en restant à distance des scandales qui entourent Boko et Homeky.
Pour un avocat habitué aux affaires sensibles, ce choix de prudence pourrait être une décision mûrement réfléchie. En s’éloignant de l’affaire, Quenum se protège non seulement des foudres de la justice, mais également des spéculations politiques qui pourraient l’entraîner dans une spirale médiatique difficile à contrôler.
Un silence lourd de conséquences ?
Cependant, ce silence pourrait aussi jouer en sa défaveur à long terme. Dans une affaire aussi retentissante que celle-ci, où chaque acte et chaque omission sont scrutés à la loupe, l’absence de Quenum dans le camp de la défense pourrait être interprétée comme un aveu implicite. Ceux qui le connaissent pour son dynamisme habituel pourraient voir dans cette posture une confirmation que l’avocat a quelque chose à cacher, ou qu’il est lui-même trop impliqué pour défendre sereinement ses amis.
Dans un autre registre, ce silence pourrait également affaiblir la position d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky. En refusant de se constituer pour eux, Quenum prive ses alliés d’un soutien juridique de poids, ce qui pourrait être interprété comme un signe de désolidarisation, voire de trahison. Il n’est pas rare, dans des affaires de complots politiques, de voir les alliances se disloquer lorsque les risques deviennent trop élevés. Le silence de Quenum pourrait donc être vu comme une prise de distance calculée, à un moment où l’avocat estime que le soutien de ses alliés pourrait lui coûter plus qu’il ne lui rapporterait.
Le silence de Quenum, une stratégie ou une fuite ?
Quelles que soient les raisons derrière son silence, Séverin Maxime Quenum joue une partie risquée en refusant de s’impliquer publiquement dans la défense d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky. Ce choix, qui pourrait relever d’une stratégie de protection personnelle, laisse planer des doutes sur le degré de connaissance qu’il aurait eu du complot, et sur les informations qu’il pourrait détenir. À moins qu’il ne finisse par sortir de ce silence, cette posture ne manquera pas de susciter des interrogations, alimentant les rumeurs et spéculations autour de son rôle dans cette affaire.
Dans un contexte où la parole est une arme aussi puissante que le silence, Séverin Maxime Quenum semble avoir fait le choix de la prudence. Mais pour combien de temps pourra-t-il tenir cette ligne, avant que les pressions médiatiques et judiciaires ne le rattrapent ?
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