Deux jours après l’annonce officielle du retrait du Mali de la CEDEAO, le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de Corps d’Armée Sadio Camara, a reçu son homologue sénégalais, Birame Diop, le 6 février 2025 à Bamako.
Cette rencontre, organisée à l’initiative des deux parties, marque une nouvelle étape dans le renforcement de la coopération militaire entre le Sénégal et le Mali, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
Les échanges ont réuni les chefs d’état-major des deux armées, les généraux Oumar Diarra (Mali) et M’Baye Cissé (Sénégal), témoignant de l’importance stratégique de cette visite de deux jours.
Coopération en matière de renseignement et préservation du fleuve Falémé
Lors de son intervention, Birame Diop a salué les efforts conjoints dans la formation des cadres militaires et a souligné la nécessité de renforcer la coopération dans les domaines du renseignement et du partage d’informations. Il a également invité l’État malien à redoubler d’efforts pour préserver le fleuve Falémé des effets néfastes de l’exploitation aurifère, une activité qui menace l’écosystème de ce cours d’eau vital pour les populations riveraines des deux pays.
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« Un Peuple, Un But, Une Foi » : une vision commune
De son côté, le Général Sadio Camara a insisté sur les liens historiques et symboliques qui unissent le Mali et le Sénégal, rappelant qu’ils partagent la même devise nationale : « Un Peuple, Un But, Une Foi ». Il a exhorté à renforcer davantage la coopération militaire bilatérale, malgré le retrait du Mali de la CEDEAO.
« Nous restons ouverts à des relations fructueuses avec tous nos partenaires. La lutte contre l’insécurité se gagnera dans la mutualisation des efforts. Nous devons affronter ces défis ensemble, car la victoire contre le terrorisme repose sur la coopération, la coordination et les échanges opérationnels réguliers entre nos forces armées », a-t-il déclaré.
Une frontière stratégique et des défis sécuritaires communs
La proximité géographique entre les deux pays – avec 419 km de frontière commune – explique l’urgence de cette coopération renforcée. Birame Diop a rappelé les enjeux liés à la lutte contre le terrorisme et les réseaux criminels transfrontaliers. « La lutte contre l’extrémisme violent, les trafics illicites et les réseaux criminels nécessite une mutualisation des efforts », a-t-il affirmé.
Pour mémoire, la région de Kayes, frontalière du Sénégal, a été le théâtre d’un drame fin décembre 2024 avec l’enlèvement et l’assassinat de Thierno Amadou Hady Tall, khalife général de la famille omarienne de Nioro du Sahel, un acte revendiqué par le groupe terroriste Katiba Macina. Ce contexte sécuritaire tendu souligne encore davantage la nécessité d’une coopération étroite entre Bamako et Dakar.
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