Au Sénégal, la ministre de la Famille, Maïmouna Dieye, est revenu vendredi sur l’octroi de 10 millions de francs CFA (15 300 euros) aux familles des 79 personnes tuées lors des manifestations de l’opposition au cours des trois dernières années.
D’après elle, ces fonds ne constituent pas une réparation ou une indemnisation. « Il s’agit d’une première mesure d’assistance », a-t-elle précisé. Cette décision vise à ses dires, à apporter un soutien immédiat aux familles endeuillées, dans l’attente de discussions plus larges sur la reconnaissance et la réparation des préjudices.
En parallèle, le gouvernement a décidé d’accorder une prise en charge médicale et une aide de 500 000 francs CFA à chacun des 2 172 ex-prisonniers répertoriés par l’Agence nationale des statistiques sénégalaise.
Ces individus, arrêtés lors des manifestations entre février 2021 et 2024, représentent une partie des victimes collatérales des tensions politiques.
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Ce chiffre pourrait encore augmenter au fur et à mesure des recensements réalisés par les organisations de la société civile, laissant la porte ouverte à un élargissement des bénéficiaires.
D’autres part, le débat autour des réparations reste entier à Dakar. Une commission devrait être mise en place pour examiner ces revendications, a indiqué une source gouvernementale. Toutefois, cette initiative dépendra de la révision ou de l’abrogation de la loi d’amnistie, promesse phare du président Ousmane Sonko.
Cette loi, adoptée à la fin du mandat de Macky Sall, exonère de poursuites toutes les personnes arrêtées ou condamnées dans le cadre des manifestations. Elle constitue aujourd’hui un point de blocage pour les familles des victimes.
En attendant des avancées sur le plan législatif, 60 familles ayant porté plainte pour homicide espèrent pouvoir soumettre leur dossier à la justice.
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