Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a officiellement lancé le « New Deal Technologique », une initiative ambitieuse visant à faire du numérique un levier central de transformation économique et sociale. Inscrit dans l’Agenda Vision Sénégal 2050, ce plan s’articule autour de la souveraineté numérique, de la modernisation de l’administration, du développement de l’économie digitale et de l’élargissement de l’accès à internet.
Un pari sur la souveraineté numérique et l’innovation locale
L’un des axes majeurs du « New Deal Technologique » repose sur l’indépendance numérique du Sénégal. L’objectif est de réduire la dépendance aux infrastructures et aux technologies étrangères, notamment en matière de gestion des données. En développant ses propres capacités technologiques et en renforçant ses infrastructures numériques, le pays ambitionne de sécuriser ses systèmes d’information tout en valorisant son expertise locale.
Dans cette optique, l’État entend soutenir la montée en puissance des entreprises sénégalaises du numérique, avec un accent particulier sur l’innovation et la formation des talents. « Ce futur numérique se construira avec votre talent, votre audace et votre engagement », a déclaré le président Faye, en s’adressant à la jeunesse sénégalaise et africaine.
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Une administration 100 % digitalisée d’ici 2034
Le gouvernement s’est fixé un objectif clair : atteindre 90 % de dématérialisation des services administratifs d’ici à 2034. Ce projet comprend la mise en place d’une identité numérique unique, permettant aux citoyens d’effectuer leurs démarches – état civil, cadastre, impôts – sans avoir à se déplacer. Cette réforme vise à améliorer l’efficacité des services publics, à renforcer la transparence et à réduire la bureaucratie.
« Par le passé, ces initiatives étaient pilotées par les ministres en charge du numérique. Aujourd’hui, le fait que le président prenne personnellement les rênes de cette transformation montre l’importance stratégique de cette politique », souligne le Pr Olivier Sagna, de l’Observatoire sur les Systèmes d’Information et les Réseaux du Sénégal.
Un accès élargi à Internet et une économie numérique en plein essor
L’un des autres défis majeurs du programme est de garantir un accès universel à Internet, notamment dans les zones rurales. Le Sénégal ambitionne de réduire la fracture numérique en développant des infrastructures adaptées et en baissant les coûts d’accès.
Parallèlement, l’État prévoit d’accompagner la création et le développement d’entreprises technologiques dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation et l’agriculture. L’objectif est d’utiliser le numérique comme un moteur de croissance économique et de création d’emplois.
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Un financement à la hauteur de l’ambition
Pour concrétiser cette vision, une enveloppe de 1 105 milliards de francs CFA (1,6 milliard d’euros) a été allouée, dont 950 milliards de francs CFA (1,46 milliard d’euros) déjà sécurisés. Cette mobilisation financière doit permettre d’attirer des investisseurs étrangers et de structurer un écosystème numérique dynamique.
« Ce New Deal Technologique nous fait rêver, car il marque une rupture avec le passé. Mais il faudra des moyens considérables et surtout une implication de tous les acteurs du secteur », alerte Daouda Tandiang Djiba, cofondateur de GalSen AI.
Une vision ambitieuse pour un Sénégal leader du numérique en Afrique
L’ambition affichée est claire : positionner le Sénégal parmi les trois leaders africains du numérique d’ici 2034. Pour y parvenir, le pays mise sur la formation d’excellence, la mise en place d’un cadre réglementaire sécurisé et une collaboration accrue entre l’État, le secteur privé et les partenaires internationaux.
« Nous voulons bâtir un écosystème dynamique, fondé sur la valorisation de notre capital humain et le soutien à l’entrepreneuriat. Ce ‘New Deal Technologique’ doit être le socle de notre ambition collective », insiste Bassirou Diomaye Faye.
Avec cette initiative, le Sénégal s’engage résolument dans une nouvelle ère numérique, où innovation et souveraineté deviennent les piliers d’un développement inclusif et durable.
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