Face à la menace persistante des groupes armés terroristes, le Togo a récemment renforcé ses mesures de défense en adoptant une méthode éprouvée par son voisin, le Bénin : la construction de tranchées le long de ses frontières .
Cette initiative, lancée en janvier 2024 avec l’entreprise Ebomaf , vise à prévenir les incursions armées venant du Burkina Faso, un pays fortement touché par l’insécurité.
Cependant, les récents événements tragiques dans la localité de Fanworgou, au nord du Togo, ont montré que cette stratégie, bien qu’efficace, n’est pas sans failles.
Un dispositif inspiré du Bénin, mais encore perfectible
Le Togo a emprunté cette stratégie des tranchées au Bénin, qui l’a déployée depuis quelques années pour sécuriser une partie de ses frontières face aux mêmes menaces terroristes. Le Bénin, a opté pour cette approche défensive avec un certain succès.
Ces tranchées, qui s’étendent sur plusieurs dizaines de kilomètres, ont contribué à ralentir les mouvements des groupes armés et à protéger les populations locales mais aussi à éviter les entrées et sorties frauduleuses de biens.
Cette méthode peut toutefois rester vulnérable aux tactiques inventives des terroristes. Au Togo, ces derniers contournent souvent ces barrières en construisant des ponts de fortune avec des troncs d’arbres, ce qui a déjà été observé lors de précédentes incursions en août 2024.
Dans ces conditions, la stratégie des tranchées seule ne suffit pas à garantir une sécurité totale, bien que son rôle dans la réduction des mouvements armés soit indéniable.
Quelle efficacité à long terme ?
La construction de tranchées, bien qu’indispensable dans la lutte contre les incursions armées, appelle désormais à une réflexion. Au Bénin comme au Togo, ces barrières physiques ont prouvé leur utilité, mais elles nécessitent d’être accompagnées d’autres mesures.
Renforcement de la surveillance par satellite ou par drones, augmentation des patrouilles et coopération régionale accrue pourraient être des pistes pour renforcer davantage la sécurité aux frontières.
Le Togo, tout comme le Bénin, est confronté à un défi de taille : comment adapter ses stratégies défensives face à des groupes armés de plus en plus inventifs et déterminés ? Dans ce contexte, la coopération transfrontalière et l’amélioration continue des dispositifs de sécurité demeurent des priorités cruciales pour les pays de la sous-région
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