Depuis 2016, le Bénin vit une transformation profonde sous l’impulsion du président Patrice Talon. En comparaison avec la gouvernance de son prédécesseur, Boni Yayi (2006-2016), force est de constater que le changement amorcé par Talon marque une rupture méthodique et structurante, propulsant le pays vers une modernisation sans précédent. Là où l’ère Boni Yayi a été marquée par des ambitions sociales et un développement parfois chaotique, l’ère Talon se distingue par sa rigueur, sa rationalité et son pragmatisme économique.
Une gouvernance technocratique contre un populisme inefficace
La gouvernance de Boni Yayi a reposé sur une proximité avec les populations, à travers des politiques fortement axées sur le social. La multiplication des microcrédits, les embauches massives dans la fonction publique ou encore les subventions directes aux agriculteurs témoignaient de cette volonté de redistribution immédiate des richesses. Cependant, ces mesures ont souvent manqué de structuration et de vision à long terme. Beaucoup de programmes ont souffert d’un manque de suivi, conduisant à une inefficacité chronique et à un gaspillage des ressources publiques.
À l’opposé, Patrice Talon a insufflé une dynamique nouvelle, misant sur la réforme structurelle plutôt que sur des solutions conjoncturelles. Son gouvernement a imposé une gestion budgétaire stricte, réduisant les dépenses publiques non productives tout en investissant massivement dans les infrastructures. Cette discipline budgétaire a permis d’assainir les finances publiques, de maîtriser l’endettement et d’améliorer la crédibilité du pays auprès des investisseurs et partenaires financiers internationaux.
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Des réformes économiques audacieuses et cohérentes
Sous Boni Yayi, l’économie béninoise était encore largement dépendante du coton et du port de Cotonou, avec peu d’efforts réels pour diversifier la production nationale. L’économie informelle dominait, tandis que le climat des affaires restait marqué par des lourdeurs administratives et une faible attractivité pour les investissements privés.
Le modèle économique prôné par Patrice Talon a opéré une rupture nette avec ces tendances. Son gouvernement a mis en place une série de réformes destinées à moderniser le cadre économique du pays :
- Une industrialisation accrue, avec le développement de zones économiques spéciales et des investissements dans la transformation locale des matières premières.
- L’amélioration du climat des affaires, grâce à la digitalisation des services administratifs, la simplification des procédures et la lutte contre la corruption.
- Un soutien plus structuré à l’entrepreneuriat privé, permettant de stimuler la productivité nationale sans surcharger l’État d’obligations financières non maîtrisées.
Ces mesures ont porté leurs fruits, avec un taux de croissance soutenu, une augmentation des recettes fiscales et une amélioration des infrastructures essentielles.
Un renforcement de l’autorité de l’État et une modernisation des institutions
Sous Boni Yayi, la gestion de l’appareil d’État a souvent été marquée par des tensions politiques et sociales. Les mouvements syndicaux bénéficiaient d’une marge de manœuvre importante, parfois au détriment de la continuité des services publics. De nombreuses décisions semblaient prises sous la pression populaire, générant des incohérences dans l’application des politiques publiques.
Patrice Talon, en revanche, a réaffirmé l’autorité de l’État, notamment en rationalisant la fonction publique et en encadrant les revendications sociales. Cette fermeté, parfois critiquée, a néanmoins permis d’assurer une stabilité institutionnelle et d’éviter les blocages récurrents qui paralysaient le pays.
Sur le plan judiciaire, la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a marqué une volonté forte de lutter contre la corruption et l’impunité. Si cette juridiction a suscité des débats, notamment sur son indépendance, elle a néanmoins contribué à instaurer un climat de discipline dans la gestion publique.
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Une vision de développement à long terme
L’un des apports majeurs de Patrice Talon est sans doute l’élaboration et la mise en œuvre d’un Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) ambitieux. Ce plan, décliné en plusieurs axes stratégiques, a permis d’investir massivement dans les infrastructures routières, l’électrification, la santé et l’éducation. Contrairement aux promesses souvent non tenues de ses prédécesseurs, Talon a su donner une réelle visibilité à ses engagements, avec des résultats concrets.
En matière d’éducation, la réforme de l’enseignement technique et la professionnalisation des formations visent à répondre aux besoins du marché du travail, rompant ainsi avec un système éducatif longtemps déconnecté des réalités économiques.
Dans le secteur de la santé, les investissements dans les hôpitaux publics et la réforme du système de couverture sanitaire illustrent une volonté d’améliorer durablement l’accès aux soins.
Une diplomatie plus proactive et pragmatique
Sur le plan diplomatique, la gouvernance de Boni Yayi a oscillé entre interventions intempestives et manque de constance. Son engagement dans les affaires régionales, notamment au sein de la CEDEAO, était parfois perçu comme désordonné, tandis que les relations avec le Nigeria – principal partenaire économique du Bénin – connaissaient des hauts et des bas.
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À l’inverse, Patrice Talon a adopté une approche plus stratégique et pragmatique. Son administration a renforcé les liens économiques avec de nouveaux partenaires tout en consolidant les relations avec les puissances traditionnelles. La diversification des partenariats avec des pays comme la Chine, le Rwanda ou les Émirats arabes unis témoigne d’une vision diplomatique tournée vers l’efficacité économique.
Un Bénin tourné vers l’avenir
L’observation des deux styles de gouvernance met en évidence deux approches diamétralement opposées. Là où Boni Yayi a privilégié des politiques sociales parfois populistes, souvent inefficaces à long terme, Talon a choisi une voie plus rigoureuse et plus exigeante, avec des résultats tangibles en matière de développement et de modernisation.
Si certaines mesures du président Talon ont pu être perçues comme radicales, force est de reconnaître qu’elles ont permis d’assainir les finances publiques, de restaurer l’autorité de l’État et de positionner le Bénin sur une trajectoire de croissance plus stable.
Avec cette dynamique, le Bénin s’affirme désormais comme un modèle de gouvernance efficace en Afrique de l’Ouest, prêt à relever les défis du futur avec une économie plus robuste, des institutions plus solides et une vision plus cohérente du développement.
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