Dans un geste symbolique fort, les autorités congolaises ont restitué à Madame Serana une parcelle située avenue Pumbu, dans le quartier des Cliniques à Kinshasa, spoliée depuis 23 ans par Gloria Mteyu, sœur de l’ancien président Joseph Kabila.
Cette propriété abritait le siège du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), suspendu récemment par le gouvernement. Cette décision fait partie d’une longue série qui vise l’entourage de l’ex-chef de l’État, déjà visé par des poursuites pour « haute trahison ».
Le ministère de la Justice a, tout en saluant cette restitution comme une avancée dans la lutte contre l’impunité, rappelé que le respect du droit de propriété est garanti par l’article 34 de la Constitution.
Dans un communiqué publié le 23 avril 2025, il a souligné la détermination du gouvernement à appliquer rigoureusement les décisions judiciaires. Cette mesure n’est cependant pas isolée, elle s’inscrit dans une série d’initiatives qui vise à affaiblir l’influence du clan Kabila.
Le retour de Joseph Kabila à Goma le 18 avril, après une longue absence, a été la goutte d’eau qui a débordé la vase. Ce déplacement, interprété comme un acte de défi dans une région en proie à des tensions sécuritaires et considérée par Kinshasa comme « sous occupation rwandaise », a été suivi de la suspension du PPRD le 19 avril.
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Le gouvernement reproche à l’ancien président une « attitude ambiguë » face aux incursions de groupes armés et l’accuse de collusion avec le Rwanda via le mouvement rebelle M23.
En parallèle, des poursuites judiciaires pour « haute trahison » ont été engagées contre Joseph Kabila, avec des saisies de biens et des restrictions imposées à plusieurs de ses proches.
Ces accusations, selon lesquelles l’ancien président aurait contribué à l’agression menée par le Rwanda, marquent un durcissement sans précédent de la ligne du pouvoir actuel.
Le PPRD a fermement contesté ces mesures qu’elle qualifie d’« abus de pouvoir ». En effet, pour le PPRD, le gouvernement manipule la justice à des fins politiques. Le silence de Joseph Kabila, qui n’a pas encore réagi publiquement, laisse planer le doute sur ses intentions futures.
Si pour le gouvernement, la restitution de la parcelle prouve sa volonté de restaurer l’État de droit, pour ses opposants, elle symbolise une vendetta politique contre l’un des acteurs clés de la scène congolaise.
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