Depuis plusieurs mois, des habitants de Cotonou et de ses environs, notamment les quartiers d’Akpakpa, Agblangandan, Agla, Fidjrossè, Godomey et bien d’autres, sont confrontés à une grave pénurie d’eau potable. Cette situation, qui se manifeste par des baisses de pression, des coupures intermittentes et parfois des interruptions prolongées, complique le quotidien des résidents, obligeant certains à parcourir de longues distances pour trouver de l’eau.
Des robinets à sec pendant des jours
Dans plusieurs quartiers, la situation est critique. À Agla et Godomey , des familles entières passent plusieurs jours sans une seule goutte d’eau au robinet. « Cela fait une semaine que nous n’avons pas eu d’eau. Nous devons nous réveiller à l’aube pour aller chercher de l’eau dans d’autres quartiers, et même là-bas, c’est difficile », se lamente une habitante d’Agla.
Ceux qui parviennent à obtenir de l’eau à certains moments témoignent de la qualité du liquide qui coule des robinets. « L’eau qui sort est trouble, jaunâtre», fulmine un usager de Godomey, exaspéré par la situation.
Des causes multiples, mais une urgence absolue
Les raisons de cette crise sont multiples. D’une part, les travaux d’infrastructures en cours à Cotonou et Porto-Novo ont entraîné des casses répétées sur le réseau de distribution, augmentant les pertes d’eau. Selon des chiffres officiels, le taux d’eau non facturé est passé de 26 % avant le début des chantiers à 34,93 % en 2022, avec une légère amélioration à 34,42 % en 2023.
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Pour remédier à cette situation, le gouvernement a lancé, en juin 2024, un projet d’urgence visant à renforcer l’approvisionnement en eau potable dans les zones touchées. D’un montant d’environ 17 milliards de FCFA, ce projet prévoit notamment la construction d’une usine de traitement d’eau à Sèmè-Kpodji, l’installation de nouveaux forages, la construction de réservoirs et la pose de 35 km de canalisations. Malgré un taux d’exécution de 55 % en janvier 2025, les effets concrets tardent à se faire ressentir sur le terrain.
La SONEB appelée à communiquer davantage
Face à cette crise persistante, les populations expriment leur frustration non seulement face à la lenteur des travaux, mais aussi au manque d’informations claires de la part de la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB). « On nous demande d’être patients, mais jusqu’à quand ? La SONEB doit nous dire exactement ce qui se passe et quand la situation va s’améliorer », insiste un habitant du quartier Fignonhou, lui aussi confronté à des coupures prolongées.
Il est impératif que la SONEB intensifie sa communication envers les usagers. Une information régulière et transparente sur l’état d’avancement des travaux, les défis rencontrés et les délais prévus pour le rétablissement complet du service est essentielle pour maintenir la confiance des populations.
La pénurie d’eau à Cotonou et ses environs demeure une problématique majeure. Si des mesures sont en cours pour y remédier, une communication accrue de la part de la SONEB est nécessaire pour répondre aux attentes légitimes des usagers et éclairer l’opinion publique sur les solutions apportées.
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