jeudi 14 novembre 2024

Nouvelle offensive de Boko Haram au Tchad : Un bilan tragique et une riposte déterminée

Partager

Dans la nuit de dimanche à lundi, la garnison de l’armée tchadienne basée sur l’île de Barkaram, à proximité de la frontière nigériane, a été prise pour cible par une violente attaque de Boko Haram. Aux environs de 22 heures, plus de 200 soldats tchadiens ont tenté de défendre leur position face aux assaillants, nombreux et bien armés, mais n’ont pas pu contenir l’offensive.

Le bilan humain est dramatique : au moins 40 soldats tchadiens ont été tués, avec certaines sources locales évoquant jusqu’à 60 pertes et de nombreux blessés. Les combattants de Boko Haram ont ensuite pris le contrôle de la base militaire, récupérant armes et munitions, avant de brûler les installations et de se retirer à l’aube.

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno s’est rendu sur les lieux dès lundi matin, témoignage de la gravité de l’événement. À cette occasion, il a ordonné une riposte immédiate avec l’opération « Haskanite » pour poursuivre et traquer les responsables de cette attaque. « En tant que président de la République, chef suprême des armées, je suis déterminé à traquer ces assaillants jusque dans leurs derniers retranchements », a déclaré le président, réaffirmant son engagement pour la sécurité nationale.

L’attaque de Barkaram fait douloureusement écho à celle de Bohoma, survenue il y a quatre ans, où plus d’une centaine de soldats tchadiens avaient perdu la vie. La riposte alors menée par le maréchal Idriss Déby, père de l’actuel président, n’avait pas réussi à neutraliser durablement la menace de Boko Haram, groupe terroriste actif dans la région du lac Tchad depuis plus d’une décennie. La présidence a par ailleurs annoncé trois jours de deuil national en hommage aux victimes, marqués par la mise en berne des drapeaux et la suspension des festivités.

Lire aussi : Tchad : 15 partis d’opposition annoncent boycotter les prochaines élections législatives

Une région instable et des défis sécuritaires majeurs

Cette attaque survient dans un contexte de restructuration des forces armées tchadiennes, initiée par le président Déby, et fait également suite à l’opération « Lake Sanity » menée par la Force multinationale mixte, censée assainir la région lacustre infestée par les groupes jihadistes.

Malgré les efforts de la coalition militaire régionale, les combattants de Boko Haram et de sa branche dissidente, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), continuent de semer le chaos, attaquant régulièrement les populations civiles et les militaires.

Avec des milliers de morts et plus de deux millions de déplacés, l’insurrection de Boko Haram s’est propagée depuis le nord-est du Nigeria, touchant également les pays voisins comme le Tchad. En mars 2020, l’attaque de Bohoma avait déjà exposé la vulnérabilité de la région, où les militaires tchadiens se retrouvent constamment sous pression, et où plus de 220 000 personnes vivent encore déplacées.

Une riposte résolue mais un avenir incertain

Face à ces défis, le président Mahamat Idriss Déby Itno tient à rassurer les populations et les forces de défense, affirmant son « engagement indéfectible » pour la sécurité du pays. Néanmoins, la situation reste complexe.

Le gouvernement tchadien est accusé par certains de soutenir indirectement les paramilitaires du Soudan, des allégations que le Tchad dément. Ce contexte tendu, combiné aux attaques incessantes de Boko Haram, renforce la nécessité d’une approche durable et coordonnée pour rétablir la sécurité.

Views: 76

Plus d'actualités

Articles Populaires

You cannot copy content of this page