Au Niger, la liberté de presse est mise à rude épreuve par la junte militaire dirigée par le Général Abdourahamane Tiani. La dernière arrestation d’un professionnel des médias en date est celle de Seyni Amadou, rédacteur en chef de la chaîne privée Canal 3.
Selon les informations rapportées par la presse locale, l’homme a été interpellé et placé en garde à vue depuis le samedi 18 janvier 2025. La veille de son arrestation, soit le vendredi 17 janvier 2025, le ministère de la Communication lui a interdit d’exercer pendant une période de trois mois.
Cette décision des autorités nigériennes fait suite à la diffusion d’un baromètre par Canal 3, évaluant les performances des ministres du gouvernement. Cet outil, régulièrement présenté par la rédaction, se veut une analyse critique et transparente de la gestion ministérielle.
Cependant, cette initiative journalistique n’a pas été bien accueillie par le ministère de la Communication, qui a décidé de suspendre la chaîne pour une durée d’un mois.
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En plus de cette suspension, la carte de presse de Seyni Amadou a été retirée. Pour les autorités, le contenu diffusé aurait outrepassé les limites acceptables, bien que la rédaction ait souligné le respect des normes journalistiques.
L’interpellation de Seyni Amadou a suscité de vives réactions, tant au niveau national qu’international. Sadibou Marong, directeur pour l’Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières (RSF), a dénoncé ce qu’il considère comme une « décision disproportionnée ».
Selon lui, ni la suspension de Canal 3 ni l’arrestation de son rédacteur en chef ne sont justifiées, car le baromètre n’a violé aucune règle déontologique. « Ces mesures reflètent une volonté manifeste de museler la presse et de limiter le droit à l’information », a-t-il déclaré à Radio France Internationale (RFI).
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