samedi 19 octobre 2024

“Mission 300” : Une initiative pour électrifier des millions d’Africains

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L’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne est un défi majeur, avec près de 600 millions de personnes vivant encore dans le noir. Pour répondre à cette urgence, le Groupe de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont lancé « Mission 300 », une initiative ambitieuse visant à raccorder 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. Ce projet, présenté lors des Réunions de printemps 2024, bénéficie d’un soutien massif des partenaires internationaux et régionaux, donnant un élan sans précédent aux efforts d’électrification.

L’enjeu est de taille. L’Afrique subsaharienne abrite 83 % de la population mondiale non électrifiée. Cette absence d’énergie moderne freine le développement économique, affecte les conditions de vie, et limite l’accès aux services essentiels tels que les hôpitaux et les écoles. La dépendance au bois de chauffage et aux générateurs coûteux et polluants alourdit la facture environnementale, en particulier pour les forêts.

Une mobilisation collective pour l’électrification

Avec la « Mission 300 », le Groupe de la Banque mondiale prévoit de connecter 250 millions de personnes, tandis que la BAD se charge de 50 millions supplémentaires. Des projets pilotes sont déjà en marche, tels que le programme ASCENT, qui ambitionne de connecter 100 millions de personnes dans 20 pays d’Afrique de l’Est et australe. Des nations comme le Burundi, le Rwanda, et la Tanzanie sont les premières bénéficiaires de cette initiative. En Afrique de l’Ouest, le projet DARES au Nigeria et le projet régional RESPITE promettent également de transformer l’accès à l’électricité pour des millions de personnes.

Le rôle clé du secteur privé et des partenaires régionaux

Pour atteindre les objectifs de la Mission 300, un financement massif est nécessaire, dépassant de loin les capacités des institutions publiques. Ainsi, la participation du secteur privé est cruciale. La Banque mondiale, à travers la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), travaille à offrir des garanties et des incitations pour attirer les entreprises dans le secteur énergétique.

Les partenaires régionaux, tels que le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), jouent également un rôle vital. Ces collaborations permettent d’accélérer les processus de mise en œuvre à travers des initiatives comme la plateforme régionale de guichet unique, qui offre un soutien technique et facilite l’accès aux financements.

L’appui des philanthropes et des institutions internationales

Des organisations philanthropiques comme la Fondation Rockefeller et l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète se mobilisent également pour soutenir la Mission 300. Ces acteurs, en partenariat avec l’initiative des Nations Unies « Énergie durable pour tous », s’efforcent de lever des fonds publics et privés afin de compléter les efforts des institutions financières internationales.

Une opportunité pour transformer l’Afrique

La « Mission 300 » ne se limite pas à fournir de l’électricité ; elle offre à l’Afrique subsaharienne une opportunité de transformation. En améliorant l’accès à l’énergie, cette initiative pourrait dynamiser l’économie, améliorer les conditions de vie et renforcer la résilience climatique. Avec l’Afrique sur le point de devenir le plus grand réservoir de main-d’œuvre au monde, une électrification rapide est un prérequis pour le développement de la région.

Si l’objectif est atteint, la « Mission 300 » pourrait marquer un tournant historique dans la lutte contre la pauvreté en Afrique, tout en contribuant à la transition énergétique mondiale.

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