Le 6 septembre 2024, plusieurs dizaines de migrants nigériens ont été enlevés en Libye par une milice armée, dans la localité de Shouaraf, selon l’ONG nigérienne « Alternative espaces citoyens ».
Face à cette situation préoccupante, l’ONG a lancé un appel pressant aux autorités nigériennes pour qu’elles utilisent tous les moyens diplomatiques possibles afin de protéger leurs ressortissants et obtenir leur libération. Le sort de nombreux migrants reste inconnu, suscitant une vive inquiétude.
Un enlèvement brutal et des tortures dénoncées
D’après les témoignages recueillis par l’ONG, ces migrants nigériens, qui travaillaient en Libye, ont été pris d’assaut par une faction armée locale.
Yahaya Badamassi, coordonateur régional de l’ONG à Zinder, rapporte que les migrants ont été regroupés dans un camp où ils ont été soumis à des actes de torture et de brimades. Un Nigérien a tragiquement perdu la vie après avoir tenté de s’évader. Il a été capturé et torturé à mort.
La situation est particulièrement alarmante, car de nombreux migrants enlevés ont été conduits vers des destinations inconnues. Aucune information n’a filtré sur leur sort, laissant leurs proches dans l’angoisse.
Certains, néanmoins, ont eu la chance d’être libérés grâce à l’intervention de leurs employeurs libyens, qui travaillent souvent dans les secteurs des jardins, des ateliers ou encore des chantiers de construction. Ces employeurs ont négocié leur libération, mais les migrants libérés restent préoccupés par le sort de leurs compagnons disparus.
Un appel aux autorités nigériennes
« Alternative espaces citoyens » appelle les autorités nigériennes à agir rapidement pour retrouver et protéger les migrants encore portés disparus.
L’ONG a déjà documenté des cas d’enlèvements de Nigériens en Libye, souvent suivis de demandes de rançons. Cependant, cette fois-ci, les motifs de ces arrestations restent flous, ce qui rend la situation encore plus complexe.
Le coordinateur de l’ONG à Zinder insiste sur l’urgence de la situation et demande aux autorités de faire usage de toutes leurs ressources diplomatiques pour obtenir la libération des Nigériens encore en captivité.
La Libye, plongée dans un chaos politique depuis la chute de Kadhafi en 2011, reste un territoire particulièrement dangereux pour les migrants, souvent victimes d’enlèvements, de violences et d’abus.
Un drame récurrent dans le contexte libyen
Les enlèvements de migrants, souvent suivis de tortures et d’exécutions, sont malheureusement courants en Libye. Les réseaux de traite des êtres humains et les milices armées profitent de la faiblesse des institutions locales pour exploiter la vulnérabilité des migrants.
Ce nouvel incident met en lumière la situation précaire des Nigériens et d’autres migrants subsahariens qui se retrouvent souvent pris au piège de la violence libyenne.
L’ONG « Alternative espaces citoyens » appelle à une action concertée des gouvernements nigérien et libyen ainsi que des organisations internationales pour mettre fin à ces pratiques inhumaines et assurer la protection des migrants, souvent livrés à eux-mêmes dans un environnement hostile.
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