Le Sénégal a connu un tournant politique majeur ce dimanche avec la victoire retentissante du Parti Pastef aux élections législatives, une percée qui devrait permettre au pouvoir en place de concrétiser son agenda de transformation sociale et économique.
Selon Amadou Moustapha Ndieck Sarré, porte-parole du gouvernement, Pastef obtient entre 90 à 95 % des résultats, assurant ainsi une majorité qualifiée au sein de l’Assemblée nationale. Cette victoire vient huit mois après l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, élu sous la bannière d’un programme de rupture sociale et de justice.
Une remerciement au peuple sénégalais
« Je rends hommage au peuple sénégalais pour la large victoire qu’il a donnée à Pastef », a déclaré Sarré sur la chaîne TFM, exprimant ainsi la reconnaissance du gouvernement pour ce soutien populaire. Les résultats provisoires montrent que le Pastef a dominé dans la majorité des bureaux de vote, même dans les circonscriptions de ses principaux adversaires, notamment Barthélémy Dias, maire de Dakar, et Amadou Ba, candidat aux élections présidentielles de 2024. Ces figures de l’opposition n’ont pas tardé à féliciter le Pastef, soulignant une ambiance relativement pacifique malgré la rivalité politique.
Un contexte de rupture et de justice sociale
Avec cette majorité, l’équipe Faye-Sonko dispose désormais d’une liberté d’action pour déployer ses réformes. Le président Faye, élu en mars malgré son manque d’expérience exécutive, a néanmoins su rallier les Sénégalais, en particulier les jeunes, autour de l’espoir d’un changement.
Son parcours a été marqué par une coopération complexe avec une Assemblée dominée par l’ancienne majorité présidentielle. Ce contexte de « cohabitation » a duré jusqu’à ce que Faye dissoute l’Assemblée en septembre, respectant les délais constitutionnels.
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L’Opposition dénonce, mais reconnaît la tendance
Bien que cette élection ait été marquée par l’absence d’incidents majeurs, la coalition Takku Wallu Sénégal, menée par l’ex-président Macky Sall, a dénoncé une « fraude massive organisée par le Pastef ». Néanmoins, ces accusations n’ont pas suffi à faire basculer les résultats, ni à entraver la participation active des électeurs, qui, même si elle est en léger retrait par rapport aux présidentielles de mars dernier, s’élève à 46,6 % des inscrits.
Des défis économiques et sociaux en perspective
Avec le contrôle de l’Assemblée, Pastef devra relever plusieurs défis de taille. La population sénégalaise attend du duo Faye-Sonko des actions concrètes pour réduire le coût de la vie, lutter contre le chômage, et redistribuer les richesses, notamment celles issues des hydrocarbures et de la pêche. Le coût de la vie, la pénurie d’emploi, et la question migratoire sont des préoccupations majeures pour de nombreux Sénégalais, et cette nouvelle législature est attendue sur ces fronts.
Une attente d’actions concrètes
Face aux promesses de transformation et de lutte contre la corruption, Pastef se doit désormais de montrer des résultats tangibles. Selon des observateurs, le succès de cette coalition panafricaniste de gauche repose sur sa capacité à traduire en actes ses discours sur la justice sociale et l’autonomie économique. L’enjeu est de taille : répondre aux aspirations d’une jeunesse qui réclame des réformes profondes et une gestion transparente.
Avec cette victoire, le Sénégal s’engage dans une nouvelle phase politique. Le soutien populaire acquis confère à Faye et Sonko un mandat clair pour mener à bien leur projet de changement.
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