Les 22 et 23 février 2025, Bamako a accueilli une réunion ministérielle de haut niveau de la Confédération des États du Sahel (AES), rassemblant les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et des Finances du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Cette rencontre marque une étape cruciale dans la structuration de l’AES et dans la préparation des discussions avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un an après le retrait des trois pays de l’organisation régionale.
Une Confédération en pleine consolidation
Créée officiellement le 6 juillet 2024 à Niamey, l’AES poursuit son ancrage institutionnel et stratégique.
La réunion ministérielle de Bamako a permis aux trois États sahéliens d’affiner leur approche commune sur plusieurs dossiers majeurs, notamment la défense, la diplomatie et le développement.
LIRE AUSSI : AES : le Mali, le Burkina Faso et le Niger lancent bientôt un passeport commun
L’objectif : renforcer la coopération au sein de la Confédération tout en préparant les bases d’un dialogue structuré avec la CEDEAO.
Le contexte de cette réunion est marqué par une volonté affichée des trois États de consolider leur indépendance politique et économique.
Depuis leur sortie de la CEDEAO en janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont multiplié les initiatives pour garantir la souveraineté de leur alliance et renforcer leur intégration régionale.
Le sommet de Bamako s’inscrit donc dans cette dynamique et témoigne de la volonté des trois pays de faire de l’AES une organisation influente et opérationnelle.
Défense et sécurité : des avancées notables
L’un des points majeurs de cette réunion a été l’évaluation des progrès réalisés dans le domaine sécuritaire. Les ministres ont salué les performances de la Force unifiée des États du Sahel, qui a renforcé la coopération militaire et la lutte contre le terrorisme.
Cette synergie entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) des trois pays a permis de sécuriser plusieurs zones à risque et de renforcer la stabilité régionale.
En marge des discussions, un hommage appuyé a été rendu aux victimes civiles et militaires du terrorisme, réaffirmant l’engagement des États membres à poursuivre leurs efforts pour pacifier la région.
LIRE AUSSI : AES : le ministre malien Abdoulaye Diop plaide pour une coexistence pacifique avec la CEDEAO
Un positionnement diplomatique stratégique
Sur le plan diplomatique, les représentants des trois pays ont mis en avant l’importance d’une coordination accrue afin de défendre les intérêts de l’AES sur la scène internationale.
Conscients des défis politiques, ils ont insisté sur la nécessité d’un positionnement unifié face aux instances régionales et internationales, tout en dénonçant les campagnes de désinformation visant leur Confédération.
Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a joué un rôle clé dans ces discussions, fort de son expérience et de son influence diplomatique. Avec ses homologues du Niger et du Burkina Faso, il a réaffirmé l’attachement des trois pays à une intégration sous-régionale renforcée, mais sans compromis sur leur souveraineté.
L’AES prête pour des discussions avec la CEDEAO
L’un des principaux objectifs de cette réunion était de préparer le terrain pour de futures négociations avec la CEDEAO. Tout en actant leur départ définitif de l’organisation, les trois États sahéliens ont insisté sur leur volonté de maintenir des relations économiques et sociales avec leurs voisins d’Afrique de l’Ouest.
Les ministres ont adopté une série de documents stratégiques qui serviront de base aux discussions à venir, avec une ligne directrice claire : préserver les intérêts des populations de l’AES tout en restant ouverts au dialogue.
Si aucune date n’a été annoncée pour ces négociations, la Confédération entend aborder ces échanges « dans un esprit constructif », selon le communiqué final publié à l’issue de la réunion.
LIRE AUSSI : CEDEAO : l’AES signe son grand retour à la table des négociations
Des projets structurants pour l’avenir
Au-delà des enjeux sécuritaires et diplomatiques, les ministres ont mis en avant plusieurs projets de grande envergure visant à accélérer l’intégration économique et le développement de l’AES.
Parmi les initiatives phares figurent la création d’une banque confédérale pour l’investissement et le développement, la mise en place d’une centrale d’achats pour les produits de première nécessité, ainsi que le lancement d’une compagnie aérienne commune et de projets d’infrastructures (chemins de fer, autoroutes).
Ces initiatives témoignent de l’ambition des trois États de bâtir un modèle de développement indépendant, centré sur les besoins réels des populations.
Un leadership affirmé et des perspectives prometteuses
La réunion de Bamako a également été l’occasion de saluer les avancées politiques du Niger, qui a récemment organisé les Assises Nationales du 15 au 19 février 2025, confirmant son engagement en faveur de la paix et du développement.
Une motion spéciale de remerciements a par ailleurs été adressée au Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition du Mali et Président en exercice de l’AES, pour son leadership dans la structuration de la Confédération.
Avec cette rencontre, l’AES réaffirme sa détermination à renforcer son unité et son indépendance tout en restant ouverte à des discussions pragmatiques avec ses partenaires régionaux.
La Confédération avance ainsi à grands pas vers son ambition de devenir un acteur incontournable de la scène ouest-africaine, avec un modèle de gouvernance fondé sur la souveraineté, la sécurité et le développement durable.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
Views: 84