Ah, Kémi Seba… Ce grand défenseur de l’Afrique, ce panafricaniste enflammé qui, d’une main, déchire son passeport français et, de l’autre, se rend docilement dans des pays qui n’auraient probablement aucune tolérance pour ses provocations à géométrie variable. Parlons-en, de cette fameuse cohérence révolutionnaire.
On se demande bien : est-ce qu’un activiste aussi virulent contre la politique du Kremlin pourrait se permettre de faire un petit séjour à Moscou ? Imaginez la scène : Kémi Seba débarquant en Russie, proclamant haut et fort ses critiques envers Poutine, et ensuite… mystère ! Ou plutôt pas de mystère du tout, car on connaît déjà la fin.
C’est un aller simple pour une cellule froide ou, au mieux, une expulsion express. La Russie n’est pas vraiment connue pour ses câlins aux révolutionnaires à contre-courant.
Et pourtant, dans ses discours, Kémi Seba ne cesse de dénoncer l’hypocrisie et l’oppression de la France. Oh, la vilaine France qui opprime les peuples ! Mais regardons un peu de l’autre côté.
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Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui sont encensés dans ses diatribes, sont-ils vraiment plus cléments ? Bamako, Ouaga, Niamey, autant de capitales où les régimes actuels sont loin d’être tendres avec ceux qui osent s’opposer.
Alors, soyons honnêtes : Kémi Seba circulant librement entre ces capitales, est-ce un hasard ? Peut-être que le vent du “panafricanisme” qu’il prône ne souffle finalement pas dans toutes les directions.
Pendant que Kémi Seba passe d’un pays à l’autre en évitant soigneusement de mordre la main qui pourrait vraiment le mordre en retour, la France, elle, commence à faire le ménage.
Le contexte politique français a changé, et l’heure de la complaisance envers les opposants africains installés sur son sol semble révolue. Les grands discours sur la souveraineté africaine contre l’oppresseur français commencent à peser.
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D’ailleurs, à force de cracher sur la France, celle-ci finit par servir un avant-goût de ce que Kémi Seba soutient ailleurs : la fermeté. Mais fermeté à la française, bien sûr, avec un passage par la case Garde à vue et une possible expulsion.
Alors, Franklin Nyamsi, Egounchi Behanzin, prenez exemple ! Peut-être est-il temps de faire des choix plus cohérents ? Si vous aimez tant les régimes qui ne laissent aucune place à la contestation, pourquoi ne pas vous y installer pour de bon ? Assumons nos positions et surtout leurs conséquences.
Il est temps de poser la question fatidique : si Kémi Seba avait osé déchirer un passeport russe ou critiquer ouvertement la politique du Kremlin, respirerait-il encore l’air moscovite ? Spoiler alert : très peu probable.
Ce que Kémi Seba dit de la France, il ne pourrait pas le dire en Russie, ni même dans plusieurs pays où il se présente en grand défenseur de la liberté africaine. Un peu d’honnêteté ne ferait pas de mal.
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Prenons aussi l’exemple du Niger, où Kémi Seba joue le conseiller du chef de la junte, Tiani. Là-bas, des Nigériens ont été déchus de leur nationalité pour des soupçons d’intelligence avec une puissance étrangère ou de complot contre l’État.
En voilà un exemple de fermeté ! Chez eux, ils ne tolèrent pas certaines formes de contestation, mais chez les autres, ils les encouragent avec ferveur. Hypocrisie quand tu nous tiens !
Alors, chers révolutionnaires à géométrie variable, soyez conséquents envers vous-mêmes. La lutte continue, certes, mais de grâce, que ce soit une lutte où le courage ne se limite pas à critiquer ceux qui vous permettent de circuler librement, tout en glorifiant ceux qui n’hésiteraient pas à vous museler en un clin d’œil.
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