jeudi 2 janvier 2025

Guinée Equatoriale : La chute d’un homme puissant, Baltasar Ebang Engonga

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C’est l’histoire d’un homme au sommet de sa carrière, respecté et influent, qui vient de tomber de son piédestal. Baltasar Ebang Engonga, âgé de 54 ans, était jusqu’à récemment Directeur Général de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) en Guinée équatoriale.

Surnommé “Bello” par ses proches, il jouissait d’une réputation de charmeur, combinée à une carrière impressionnante. Mais derrière l’image d’un homme accompli se cachait une vie secrète bien moins reluisante.

Un lien fort avec le pouvoir

Baltasar Ebang Engonga n’est pas seulement un homme influent par ses fonctions, mais également par ses relations. Proche du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis 1979, il bénéficie d’un réseau de soutien parmi les plus hauts dirigeants du pays.

Son père biologique, figure également influente, est président de la CEMAC, une des plus importantes commissions économiques d’Afrique centrale. Ce réseau familial et politique a sans doute consolidé sa position au sommet de l’administration équato-guinéenne.

Lire aussi : Guinée Équatoriale : le procureur général se prononce sur l’affaire Baltasar

Le scandale éclate : entre finances et aventures extraconjugales

Baltasar Ebang menait, en apparence, une vie professionnelle exemplaire, mais dans l’ombre, ses frasques personnelles prenaient une tournure démesurée.

Il vivait une double vie marquée par des relations intimes avec des femmes variées, au sein même de ses bureaux, de son domicile et de divers hôtels. Cependant, aucun soupçon d’agression ou de contrainte n’a été relevé, toutes les relations semblent avoir été consenties.

Pourtant, Baltasar est marié et père de six enfants. Parmi ses conquêtes, on retrouve des épouses, des sœurs et même des cousines de hauts fonctionnaires du pays, sans oublier des collègues de l’ANIF.

Ce fragile équilibre entre vie publique et vie privée a volé en éclats lorsqu’il s’est retrouvé sous le coup d’une enquête financière.

Au cours d’une perquisition menée pour des raisons financières, les autorités n’ont pas découvert les preuves d’un délit monétaire, mais une collection de plus de 400 enregistrements compromettants impliquant plus de 300 partenaires.

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Des conséquences pour tout le gouvernement

Face à ce scandale retentissant, les autorités équato-guinéennes ont réagi promptement. Les responsables impliqués dans ces activités au sein des bureaux gouvernementaux ont été suspendus, et Baltasar Ebang a été arrêté.

La gravité de l’affaire a même poussé le vice-président, Teddy Nguema, à annoncer l’installation de caméras de surveillance dans tous les bureaux publics, lors d’une réunion d’urgence.

Une affaire qui soulève des questions sur l’éthique et le pouvoir

Cette affaire au retentissement international met en lumière une problématique cruciale : l’abus de pouvoir dans le cadre professionnel.

Comment des hauts responsables, censés représenter les valeurs de l’État, peuvent-ils agir en toute impunité au détriment des valeurs morales et éthiques ?

La chute de Baltasar Ebang soulève de vives interrogations sur les dérives de l’élite en Guinée équatoriale et sur la nécessité d’une transparence accrue dans les administrations publiques.

L’arrestation de Baltasar Ebang et les mesures envisagées par le gouvernement montrent une volonté de changement.

Reste à voir si ces actions se traduiront par une amélioration durable des pratiques au sein de la fonction publique et si elles serviront d’avertissement aux autres figures du pouvoir.

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