Les autorités guinéennes ont annoncé, en fin de journée du lundi 28 octobre 2024, la dissolution de 53 partis politiques, tout en plaçant sous observation deux partis majeurs de l’opposition. Ces mesures interviennent alors que le gouvernement de transition n’a pas encore fixé de date pour les prochaines élections, prévues pour 2025.
Cette opération de dissolution et de surveillance, qui touche au total 67 partis, est sans précédent dans le pays, qui avait organisé ses premières élections démocratiques en 2010 après des décennies d’autoritarisme.
Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a justifié ces décisions par une évaluation de tous les partis politiques lancée en juin dernier, visant à « nettoyer l’échiquier politique ».
Les partis placés sous surveillance pourront continuer leurs activités, mais devront rectifier les irrégularités identifiées dans le rapport d’évaluation. Parmi eux se trouvent le Rassemblement du peuple guinéen, affilié à l’ancien président, et l’Union des forces démocratiques de Guinée.
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Les autorités ont précisé que les partis observés n’avaient pas respecté les délais pour leurs congrès ni fourni les relevés bancaires requis.
Rappelons que la Guinée s’inscrit dans une tendance plus large en Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso dirigés par la junte militaire, connaissent des retards dans le retour à un gouvernement civil.
En février, le colonel Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État, avait dissous le gouvernement sans explication, annonçant la formation d’un nouveau cabinet.
Ce dernier a critiqué les tentatives d’intervention occidentale dans les affaires africaines, déclarant que les Africains sont « épuisés par les catégorisations » imposées par les puissances extérieures.
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