Lors d’une session du Conseil de sécurité convoquée par l’Algérie et la Slovénie, avec le soutien de la France, Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a lancé un appel urgent pour protéger son agence face aux tentatives israéliennes de mettre fin à son mandat.
La réunion s’est concentrée sur la situation humanitaire à Gaza, dans le contexte plus large du Moyen-Orient et de la question palestinienne.
Un rôle crucial menacé
M. Lazzarini a rappelé l’importance de l’UNRWA dans les régions dévastées par le conflit, notamment Gaza, la Cisjordanie et le Liban.
Il a averti que des efforts sont en cours au sein de la Knesset, le parlement israélien, pour adopter une législation mettant fin aux activités de l’agence.
Selon lui, cela aurait des répercussions graves non seulement sur le plan humanitaire, avec des conséquences dramatiques pour les millions de Palestiniens qui dépendent de ses services, mais également sur le plan juridique et politique.
Il a dénoncé cette initiative comme une tentative de destruction de l’UNRWA, ce qui, selon lui, serait contraire aux lois internationales et risquerait d’aggraver le conflit. « Ce Conseil doit décider dans quelle mesure il accepte des initiatives qui frappent au cœur du multilatéralisme et sapent la paix et la sécurité », a-t-il déclaré.
En plus des conséquences humanitaires immédiates, M. Lazzarini a souligné qu’une telle décision pourrait compromettre les perspectives d’une solution politique durable en modifiant unilatéralement les paramètres du statut des réfugiés palestiniens.
Des conditions humanitaires alarmantes
Le rapport a aussi mis en lumière l’extrême gravité de la situation à Gaza. « Gaza est un champ de ruines », a-t-il déclaré, décrivant les souffrances des enfants, dont beaucoup sont orphelins, blessés ou traumatisés.
Plus de 650 000 enfants ne sont pas scolarisés. L’UNRWA tente de reprendre certaines activités éducatives et de soutien psychosocial pour éviter que cette génération ne tombe dans l’extrémisme et la haine.
Le rapport de l’OCHA, présenté par Lisa Doughten, a également alerté sur l’aggravation de la crise à Gaza, où 90 % de la population est déplacée à cause des frappes israéliennes, et sur la détérioration des infrastructures sanitaires et humanitaires. Elle a averti que la fin des activités de l’UNRWA entraînerait une paralysie des services vitaux dans la région.
Appel au Conseil de sécurité
Philippe Lazzarini a demandé instamment au Conseil de sécurité de protéger le mandat de l’UNRWA, soulignant l’importance de son rôle pour la stabilité régionale.
Il a insisté sur le fait que la survie de l’agence est essentielle non seulement pour fournir une aide humanitaire immédiate, mais aussi pour éviter de compromettre les fondations d’une future solution politique au conflit israélo-palestinien.
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