Libreville, 1er mars 2025 – Ce qui n’était jusqu’ici qu’une hypothèse se confirme : le général Brice Clotaire Oligui Nguema a officiellement renoncé à son statut militaire, ouvrant ainsi la voie à une candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025.
C’est dans un stade de l’Amitié d’Angondjé comble et sous une pluie battante que le chef de la transition a fait ses adieux à l’armée gabonaise. Devant une marée d’uniformes, il a salué une dernière fois ses frères d’armes, leur rendant hommage pour leur engagement et leur loyauté. « C’est avec honneur et fierté que je salue mes frères d’armes une dernière fois sous l’uniforme », a-t-il déclaré, visiblement ému.
Cette cérémonie solennelle ne se limite pas à un simple adieu militaire. Elle s’inscrit dans une dynamique politique qui se précise depuis plusieurs semaines. En quittant l’armée, Oligui Nguema respecte une condition essentielle pour toute candidature à la magistrature suprême, conformément aux dispositions en vigueur. Ce départ marque donc une transition symbolique : du chef de la transition, il pourrait devenir candidat, avec pour ambition de prolonger son influence au sommet de l’État par la voie des urnes.
Un tournant dans la transition gabonaise
Depuis le coup d’État d’août 2023 ayant mis fin au règne d’Ali Bongo Ondimba, le général Oligui Nguema a dirigé le pays sous l’égide du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Sa gouvernance a été marquée par des réformes institutionnelles, une volonté affichée de lutte contre la corruption et un discours de refondation nationale. Toutefois, la question de son avenir politique restait en suspens.
Avec cette démission de l’armée, le flou se dissipe : Oligui Nguema semble désormais prêt à se soumettre au suffrage populaire. Ce changement de statut envoie un message fort, aussi bien à la classe politique qu’à la communauté internationale. Il s’inscrit dans une stratégie visant à légitimer son maintien au pouvoir à travers un processus électoral, une démarche qui n’a rien d’inhabituel dans les transitions militaires en Afrique.
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Une élection sous haute tension
L’élection présidentielle du 12 avril 2025 s’annonce cruciale pour l’avenir du Gabon. Le paysage politique reste fragmenté, et les contours du scrutin, notamment en ce qui concerne les garanties d’une élection libre et transparente, font déjà débat.
Si la candidature d’Oligui Nguema se confirme dans les prochains jours, elle bouleversera inévitablement la dynamique électorale. Ses partisans voient en lui un homme providentiel, capable d’assurer la continuité des réformes engagées. Ses détracteurs, en revanche, craignent une consolidation du pouvoir par un acteur issu du régime militaire.
La campagne s’annonce donc disputée, entre un candidat sortant cherchant à transformer son autorité de transition en légitimité démocratique et une opposition qui espère tourner définitivement la page du régime Bongo et de la transition militaire.
Le 12 avril, les Gabonais auront un choix décisif à faire. Oligui Nguema, désormais civil, a franchi une étape majeure dans sa quête du pouvoir par les urnes. Reste à voir si cette stratégie portera ses fruits et si les électeurs adhéreront à sa vision d’un Gabon en reconstruction.
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