mercredi 2 avril 2025

France-Algérie : vers une relance des relations bilatérales après des mois de tension

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Les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune ont convenu, ce lundi 31 mars, d’une relance de la relation entre leurs deux pays, marquant ainsi une tentative de normalisation après plusieurs mois de crispations diplomatiques. Cet engagement, acté lors d’un échange téléphonique, vise notamment une reprise de la coopération en matière de sécurité et de gestion des flux migratoires.

Un dialogue renoué autour des dossiers sensibles

Depuis plusieurs mois, les relations entre Paris et Alger ont été marquées par des tensions récurrentes, alimentées par des désaccords sur les questions mémorielle, migratoire et économique. Le réchauffement amorcé ce 31 mars pourrait ainsi ouvrir une nouvelle phase de dialogue constructif entre les deux capitales.

L’annonce d’une reprise de la coopération sécuritaire et migratoire laisse entrevoir une volonté commune de réduire les points de friction. La France, confrontée à des défis croissants en matière d’immigration, cherche à renforcer sa collaboration avec l’Algérie pour mieux contrôler les flux migratoires irréguliers en provenance du Maghreb. De son côté, Alger espère obtenir des engagements français concernant des questions économiques et le statut de la diaspora algérienne en France.

L’affaire Boualem Sansal : un point de friction persistant

Un autre sujet sensible a été abordé lors de cet entretien : la situation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné le 28 mars à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. Emmanuel Macron a réitéré sa confiance dans la « clairvoyance » du président Tebboune et a appelé à un « geste de clémence et d’humanité » en faveur de l’auteur. Cette affaire, qui a suscité une vive émotion dans les milieux intellectuels et des droits de l’homme, pourrait compliquer le processus de réchauffement diplomatique si aucune issue favorable n’est trouvée.

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Une visite ministérielle et un sommet prévu

En signe de bonne volonté, Paris et Alger ont annoncé la visite du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Alger le 6 avril prochain. Ce déplacement sera une occasion d’approfondir les discussions et de définir un agenda commun.

Par ailleurs, les deux chefs d’État ont arrêté « le principe d’une rencontre prochaine », marquant ainsi leur volonté de sceller ce réchauffement diplomatique par un sommet au sommet. Cette rencontre, dont la date reste à préciser, pourrait être déterminante pour la redéfinition des relations franco-algériennes et la mise en place d’une coopération renouvelée.

Un rapprochement fragile mais nécessaire

Si cette relance des relations bilatérales marque une avancée, elle reste cependant fragile. Les enjeux liés à la mémoire coloniale, aux restrictions sur les visas, aux questions économiques et à la stabilité régionale demeurent autant de défis à surmonter. Toutefois, cette dynamique initiée par les deux présidents laisse entrevoir une volonté politique de part et d’autre d’aller au-delà des contentieux passés pour construire un partenariat plus apaisé et mutuellement bénéfique.

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