Donald Trump a une nouvelle fois semé le trouble en évoquant l’éventualité d’un troisième mandat à la présidence des États-Unis. Lors d’une interview téléphonique accordée à NBC ce dimanche 30 mars, le président républicain a déclaré : « Il y a des méthodes pour faire ça », insistant sur le fait que « beaucoup de gens voudraient [qu’il] le fasse », tout en précisant que « c’est bien trop tôt pour y penser ».
Cette sortie médiatique intervient après des propos similaires tenus en janvier dernier, où Trump affirmait lors d’un meeting qu’il pourrait envisager d’occuper la présidence « non pas une fois, mais deux, trois ou quatre fois », avant de nuancer : « Je ne sais pas si c’est possible ».
Une ambition contrecarrée par la Constitution
Si l’idée d’un troisième mandat peut séduire une partie de son électorat, elle se heurte frontalement au 22ᵉ amendement de la Constitution américaine, ratifié en 1951, qui stipule clairement qu’« aucune personne ne pourra être élue à la fonction de président plus de deux fois ». Une limite instaurée après la présidence exceptionnelle de Franklin D. Roosevelt, qui avait été élu à quatre reprises.
Interrogé sur une éventuelle stratégie de contournement, Donald Trump a mentionné le cas de figure où son vice-président JD Vance pourrait se faire élire avant de lui céder la place. Cette hypothèse, bien que politiquement controversée, ne violerait pas directement la Constitution, puisque rien n’empêche un ancien président d’occuper d’autres fonctions dans un nouvel exécutif. Toutefois, une telle manœuvre pourrait soulever des contestations juridiques et politiques majeures.
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Modifier la Constitution : une mission quasi impossible
L’autre solution avancée par Trump impliquerait une révision du 22ᵉ amendement, un processus particulièrement ardu. Pour y parvenir, deux options existent :
1. Une initiative du Congrès, où chaque chambre devrait adopter un projet de loi à la majorité des deux tiers avant une ratification par les trois quarts des États (soit 38 États sur 50).
2. Une convention constitutionnelle, convoquée si 34 États en font la demande, et qui nécessiterait également l’approbation de 38 États pour valider tout amendement.
Dans les deux cas, la réforme semble hautement improbable, les États traditionnellement démocrates (au moins 15 sur 50) s’y opposant fermement. D’autant plus que jamais dans l’histoire des États-Unis, une convention constitutionnelle n’a été convoquée pour modifier un amendement existant.
Une déclaration révélatrice des ambitions de Trump
Au-delà de l’impossibilité juridique, cette déclaration de Donald Trump témoigne de son désir de marquer durablement l’histoire politique des États-Unis. En remettant en question la limite des mandats, il se positionne comme un leader hors norme, prêt à repousser les barrières institutionnelles pour rester au pouvoir.
Si ses propos relèvent avant tout de la provocation et du rapport de force, ils illustrent aussi la volonté de Trump de tester les limites du système américain. Reste à voir si cette stratégie trouvera un écho au sein du Parti républicain et dans l’opinion publique, ou si elle sera perçue comme une menace pour la démocratie américaine.
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