Les élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin s’annoncent cruciales pour l’avenir de l’Union européenne. Le scrutin intervient dans un contexte de progression des partis nationalistes et d’extrême droite dans de nombreux pays membres.
Selon les sondages, ces formations politiques sont en tête des intentions de vote dans neuf États de l’UE, comme le Rassemblement national en France ou Fratelli d’Italia en Italie. Dans neuf autres pays, elles se classent deuxième ou troisième, à l’instar de l’AfD en Allemagne ou de Chega au Portugal. Au total, les deux tiers de l’Union européenne sont concernés par cette poussée des forces anti-européennes.
Si cette dynamique se confirme dans les urnes, le Parlement européen subirait un important basculement à droite. Les groupes politiques d’extrême droite, divisés entre les Européens conservateurs réformistes et l’alliance Identité et Démocratie, pourraient peser lourdement sur les décisions de l’hémicycle strasbourgeois.
Or depuis 2009 et l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le Parlement co-décide avec les États membres sur de nombreux sujets-clés, de la politique d’immigration à l’environnement en passant par la politique commerciale. Une montée en puissance des eurodéputés souverainistes menacerait ainsi gravement l’orientation politique de l’Union.
Le risque serait notamment une remise en cause du Pacte asile et migration, jugé trop « mou » par l’extrême droite qui souhaite une Europe « forteresse » fermée à l’immigration. Les ambitions environnementales de l’UE pourraient également subir un sérieux coup d’arrêt.
Ces élections européennes, qualifiées de « plus importantes du siècle » par le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet, s’annoncent donc comme un rendez-vous décisif pour l’avenir du projet européen face à la montée des nationalismes.
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