Le 27 décembre 2024, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a présenté sa Déclaration de Politique Générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. Cet exercice régalien a permis de dévoiler une vision ambitieuse pour le Sénégal, articulée autour de ruptures profondes et d’une quête affirmée de souveraineté nationale. Retour sur les principaux axes de ce discours.
Un bilan accablant hérité du régime précédent
Ousmane Sonko a dressé un état des lieux sans complaisance : une économie engluée dans un modèle colonial, une société en crise avec une jeunesse désabusée et un déficit démocratique palpable. Le Premier ministre a dénoncé les dérives de gouvernance, notamment les déficits budgétaires maquillés et les recrutements illégaux sous le précédent régime. Il a également mis en lumière l’absence de planification à long terme, contribuant à des résultats socio-économiques décevants.
Les piliers de la rupture
Sonko propose sept ruptures majeures pour redresser le Sénégal. Parmi celles-ci :
1. Rupture avec la dépendance économique et intellectuelle : Le Premier ministre plaide pour une souveraineté renforcée, notamment monétaire, en révisant les accords économiques et en fermant les bases militaires étrangères.
2. Vision à long terme : Un plan de transformation sur 25 ans, visant une croissance annuelle de 6,5 %, avec un agenda national décliné en axes stratégiques.
3. Gestion transparente et efficace : Sonko promet une administration moderne, orientée vers les résultats, et met l’accent sur l’évaluation des politiques publiques.
4. Participation citoyenne : Il entend redonner confiance aux Sénégalais en instaurant une gestion inclusive et équitable des ressources nationales.
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Un plan ambitieux pour 2025-2029
Sonko articule son projet autour de quatre axes stratégiques :
• Une économie compétitive : Mise en valeur des ressources locales, réduction des importations et promotion des exportations, avec une emphase sur la transformation industrielle.
• Le capital humain : Réformes dans l’éducation, la santé et la formation pour réduire les inégalités sociales.
• Un aménagement durable : Infrastructures modernisées et réduction de l’impact environnemental.
• Bonne gouvernance et intégration africaine : Renforcement des institutions et promotion de l’agenda panafricain.
Le défi de la mise en œuvre
Si les ambitions sont élevées, les défis le sont tout autant. La transformation systémique de secteurs tels que l’éducation, l’administration publique et les infrastructures nécessitera des moyens considérables, mais surtout une volonté politique ferme.
Un signal fort à la jeunesse
Sonko a réservé une place importante à la jeunesse, qu’il qualifie de pilier du renouveau national. Il propose un cadre où l’initiative privée est encouragée et où les jeunes Sénégalais peuvent s’épanouir dans leur propre pays.
Ousmane Sonko marque une rupture audacieuse avec le passé. Si son projet est ambitieux, il repose sur des réformes structurelles nécessaires pour sortir le Sénégal de l’impasse économique et sociale. Seul l’avenir dira si cette vision saura mobiliser l’ensemble des forces vives du pays.
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