Depuis le vendredi 18 octobre, Cuba est plongée dans l’obscurité. Une panne géante prive d’électricité les 10 millions d’habitants de l’île, obligeant les Cubains à ressortir leurs lampes torches pour s’éclairer.
Cet incident n’est malheureusement pas isolé. Depuis trois mois, les coupures d’électricité se multiplient, aggravant une situation déjà difficile pour la population. Ce nouvel épisode fait suite à l’arrêt de la centrale thermique Antonio Guiteras, qui a conduit à l’effondrement du système électrique national.
La vétusté des infrastructures électriques est l’une des principales causes de cette crise. Le pays dépend de huit centrales thermiques, la plupart construites dans les années 1950, qui sont souvent en panne ou en maintenance.
Le manque de carburant, nécessaire pour faire fonctionner ces centrales, est également une des causes de la paralysie. En effet, depuis plusieurs mois, Cuba peine à se procurer le combustible et les pièces nécessaires à l’entretien de ses infrastructures énergétiques vieillissantes.
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Les coupures d’électricité prolongées, qui peuvent désormais durer plus de 20 heures par jour dans certaines régions, ont exacerbé l’exaspération de la population. Un habitant témoigne : « Avant, ils coupaient le courant durant deux ou trois heures, mais là, c’est long. Je peux le supporter, mais c’est un problème pour les enfants, les malades, les personnes âgées. »
Face à cette situation critique, le président cubain, Miguel Díaz-Canel, a déclaré l’île en « urgence énergétique ». Il a annoncé la suspension des services publics non essentiels pour prioriser l’approvisionnement en électricité des hôpitaux, des entreprises et des foyers.
Le gouvernement attribue en partie cette crise à l’embargo renforcé imposé par les États-Unis depuis 1962, et qui s’est durci sous l’administration Trump. « C’est une démonstration de plus des problèmes que le blocus nous cause », a déclaré le président cubain.
Cette crise énergétique s’ajoute à une situation économique désastreuse. Le pays connaît depuis des années des pénuries alimentaires, une rareté des médicaments et un effondrement des services de base.
En juillet 2021, ces difficultés avaient déclenché des manifestations antigouvernementales inédites, et en septembre 2022, un black-out généralisé avait suivi le passage de l’ouragan Ian.
La situation à Cuba semble de plus en plus critique, marquée par une incapacité à assurer des services de base et une population à bout, face à un avenir énergétique incertain.
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