mercredi 16 avril 2025

Crise diplomatique Algérie-Mali : Bamako ferme à son tour son espace aérien et durcit le ton

Partager

Bamako, le 7 avril 2025. Le bras de fer entre Alger et Bamako s’intensifie d’heure en heure. En réponse à la décision prise plus tôt dans la journée par l’Algérie de fermer son espace aérien aux vols en provenance ou à destination du Mali, les autorités maliennes viennent d’annoncer une mesure de réciprocité immédiate.

Dans un communiqué au ton résolument offensif, la ministre malienne des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, a déclaré la fermeture totale de l’espace aérien malien aux avions civils et militaires algériens, invoquant une atteinte inacceptable à la souveraineté nationale du Mali.

Réciprocité et accusations explosives

« Le Mali ne saurait tolérer cette attitude hostile de l’Algérie sans y répondre avec la fermeté qui s’impose », affirme le communiqué. Mais au-delà de la mesure technique, c’est surtout la violence du propos diplomatique qui marque une nouvelle escalade.

La ministre accuse en effet le régime algérien d’une “persistance à parrainer le terrorisme international”, une charge d’une extrême gravité, sans précédent dans l’histoire récente des relations entre les deux pays. Cette déclaration, lourde de sous-entendus, semble répondre directement aux accusations d’Alger qualifiant la junte malienne de “clique inconstitutionnelle” ayant livré le pays à des mercenaires.

LIRE AUSSI : Crise diplomatique : l’Algérie ferme son espace aérien au Mali, un nouvel acte de rupture

Une rupture consommée

En quelques jours, les relations déjà fragiles entre l’Algérie et le Mali se sont effondrées dans un échange de mesures hostiles et de déclarations incendiaires. Ce qui n’était encore récemment qu’un différend diplomatique a désormais pris les allures d’un affrontement ouvert entre deux États voisins, aux trajectoires désormais irréconciliables.

La rupture est d’autant plus spectaculaire que l’Algérie avait longtemps soutenu le Mali sur la scène régionale, notamment en jouant un rôle de médiateur dans les Accords d’Alger de 2015. Désormais, cette page semble définitivement tournée, et les accusations de soutien au terrorisme adressées à Alger constituent un point de non-retour dans le langage diplomatique.

Un climat régional de plus en plus instable

La fermeture réciproque des espaces aériens entre les deux pays aura des conséquences concrètes immédiates : perturbation des vols commerciaux, complexification des routes aériennes dans une région déjà marquée par de nombreuses restrictions, et limitation des déplacements officiels ou humanitaires.

Mais au-delà de l’aspect logistique, cette escalade témoigne d’un climat de méfiance généralisée dans une région sahélienne déjà sous tension. L’alignement du Mali sur ses partenaires du Niger et du Burkina Faso au sein de la Confédération des États du Sahel , dans une dynamique de rupture avec les institutions régionales et internationales, ne fait qu’approfondir les lignes de fracture.

Vers une crise régionale durable ?

Avec ces développements, l’Algérie et le Mali s’engagent sur une pente dangereuse, où la surenchère verbale et les représailles symboliques pourraient rapidement dégénérer en incidents plus graves. La question qui se pose désormais est de savoir si un tiers médiateur pourra encore ramener les deux parties à la table du dialogue, ou si cette rupture annonce une crise régionale durable aux conséquences géopolitiques majeures pour tout le Sahel.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici. 

Views: 27

Plus d'actualités

Articles Populaires

You cannot copy content of this page