Les relations entre Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo, anciens compagnons de détention à La Haye, se sont nettement refroidies depuis leur libération et leur retour en Côte d’Ivoire.
Même si aucun des deux hommes ne s’est prononcé sur cette froideur dans leur amitié considéré comme une relation de père et fils, Blé Goudé semble résolu à apaiser les tensions.
En effet, dans une démarche empreinte d’humilité, l’ancien ministre de la Jeunesse a exprimé publiquement son souhait de réconciliation avec son ex-mentor.
« Beaucoup de murmures me sont parvenus, indiquant que le président Laurent Gbagbo n’est pas content de moi. Sans même chercher à savoir ce qui m’est reproché, je lui demande pardon », a-t-il déclaré sur les antennes de NCI.
Fidèle à la tradition africaine de respect des aînés, Charles Blé Goudé a rappelé l’importance de préserver des liens pacifiques entre lui et Laurent Gbagbo.
« Un enfant ne cherche pas à avoir raison de son père. J’ai partagé la prison et traversé bien des épreuves avec lui. Cela n’a pas été facile. Je ne veux pas entrer en conflit avec lui. Je suis Africain, je respecte l’aîné », a-t-il expliqué.
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Pourtant, depuis leur retour à Abidjan, aucune rencontre n’a eu lieu entre les deux figures politiques. Blé Goudé aurait sollicité une audience auprès du cabinet de l’ancien président, mais sa demande serait restée lettre morte.
Lors d’une conférence de presse en janvier 2023, le président du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP) a tenté d’éclaircir les causes potentielles de cette distance. Il a suggéré que son appartenance à un autre parti politique pourrait poser problème.
« La seule discorde, peut-être, c’est que je ne suis pas membre du PPA-CI, mais président du COJEP. Si c’était seulement le fils que le président Gbagbo devait recevoir, cela se ferait à la minute. Mais ici, c’est un président qui veut rencontrer un autre président », a-t-il ajouté.
Cependant, il précise qu’il ne va pas dissoudre son parti dans la quête d’obtenir le pardon de Laurent Gbagbo.
Pour rappel, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été arrêtés et transférés à la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes contre l’humanité liés aux violences post-électorales de 2010-2011. Après plusieurs années de détention, ils ont été acquittés en 2019, une décision confirmée en appel le 31 mars 2021.
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