Le 26 septembre, Human Rights Watch a publié un rapport accablant sur la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), accusant l’armée rwandaise et le groupe armé M23 de bombarder des zones civiles.
L’organisation affirme que des camps de déplacés et d’autres zones densément peuplées près de Goma, dans la province du Nord-Kivu, ont été touchés.
Elle accuse également l’armée congolaise et ses alliés d’exposer les civils à l’insécurité en installant des positions militaires à proximité des camps.
Human Rights Watch dénonce des abus graves, notamment des meurtres, des viols, et l’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire, tout en regrettant que les routes de transport aient été coupées, compliquant l’accès à l’assistance pour les déplacés.
Depuis janvier, les Forces rwandaises de défense et le M23 se sont rapprochés de la ville de Sake, à 25 kilomètres à l’ouest de Goma, bloquant les voies d’approvisionnement de la capitale provinciale.
Cela place les habitants et plus d’un demi-million de déplacés dans une situation de plus en plus précaire. Human Rights Watch appelle les autorités rwandaises et congolaises à cesser de soutenir des groupes armés et à respecter le droit de la guerre.
L’organisation demande également à la communauté internationale d’intervenir, exhortant les Nations Unies, l’Union africaine et les gouvernements à faire pression pour mettre fin aux violations du droit international humanitaire et soutenir les sanctions contre les commandants responsables de crimes de guerre.
Le rapport, transmis aux autorités congolaises et rwandaises depuis début septembre, est resté sans réponse. Human Rights Watch demande aux parties au conflit de respecter la vie des civils, rappelant que leur protection est garantie par le droit international.
De son côté, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire à laquelle le M23 est affilié, a rejeté les accusations de Human Rights Watch. L’AFC qualifie le rapport de « biaisé » et accuse l’organisation de minimiser les atrocités commises par les forces de Kinshasa, en particulier dans l’est du pays.
La guerre dans l’est du Congo, qui a causé le déplacement de près de 7 millions de personnes, reste l’une des crises humanitaires les plus graves du continent. Le président congolais Félix Tshisekedi a récemment dénoncé cette situation lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le M23, une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes fin 2021, reproche au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté ses engagements en matière de réinsertion de ses combattants.
Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali continue de nier fermement. Le 26 septembre, la RDC a déposé une plainte contre le Rwanda devant la Cour de justice de la Communauté d’Afrique de l’Est, mais Kigali a qualifié cette initiative de « non-événement ».
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