vendredi 20 septembre 2024

CEDEAO : Les vraies raisons du refus de Sonko d’adhérer à l’A.E.S

Partager

La CEDEAO, cet exemple d’intégration sous-régionale est confronté à sa pire crise depuis sa création en 1975.

Reprochant à ses dirigeants la sanction économique contre leurs coups d’Etat, les trois chefs de la junte militaire au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont décidé unanimement de quitter l’organisation pour créer en septembre 2023 leur propre fédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) au nom de la « souveraineté » et du front antiimpérialiste.

Le bloc des démocrates opposé aux putschistes « souverainistes » :Bien que le blocus économique soit partiellement levé, les putschistes ne sont pas prêts au compromis lorsque la CEDEAO réclame un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable.

Mais cette coalition dirigée par des militaires putschistes sont diamétralement opposés aux Présidents démocratiquement élus qu’ils accusent d’avoir subordonné la CEDEAO aux intérêts impérialistes, notamment la France, les USA, l’Angleterre, ….Ils leur reprochent la ferme condamnation des coups d’Etat qu’ils justifient par l’insécurité dans le Sahel et l’absence de solidarité aux pays victimes de l’hydre terroriste.

Cette incompréhension sur la condamnation de coups d’Etat et surtout de la temporalité de la transition ont accentué la crise pour laisser place à une formation de deux blocs : CEDEAO et AES qui se livrent une guerre de communication et de guerre économique amplifiée par des propagandistes ainsi que des discours populaires des Aesiens.

Dans ce contexte de crise sous-régionale et surtout politique au Sénégal, les fanatiques de l’A.E.S ont souhaité une adhésion du pays à leur alliance si les Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) accéderaient au pouvoir par voie démocratique au cas contraire par coup d’Etat.

Cette inclusion du Sénégal à l’A.E.S était soutenue par les partisans de la « Rupture » afin de fragiliser la CEDEAO et renforcer l’influence russe en Afrique.

Mais une fois au pouvoir, le discours des leaders du PASTEF a vite changé au nom de la démocratie qui les a portés de manière démocratique à la magistrature suprême de l’Etat, suscitant l’ire des thuriféraires fanatiques Aesiens comme Franklin Nyamsi, le chantre du « panafricanisme ».

Sonko et le PASTEF pour la préservation de la démocratie et de l’intégration africaine

Depuis son indépendance en 1960, la démocratie sénégalaise est citée en exemple partout dans le monde ainsi que le caractère républicain de son armée pour l’apolitisme des Diambars.

Ainsi, une fois au pouvoir par voie démocratique le 24 mars 2024 grâce à une mobilisation nationale portant à la Présidence le candidat du PASTEF, Bassirou Diomaye Faye, il confia la Primature à Ousmane Sonko, l’artisan de cette victoire éclatante.

Mais très vite, les architectes de cette lutte démocratique qui émerveilla de nombreux jeunes africains seront aux antipodes des valeurs prônées par l’AES et les prétendus néo-panafricanistes qui exigent une rupture avec la France et le Franc CFA.

Pour Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko qui doivent leurvictoire au suffrage électoral, il est primordial de préserver la démocratie et non de s’allier aux « souverainistes » putschistes qui sont opposés à ce système politique qui place le peuple au centre des décisions.

Pareillement, les nouvelles autorités sénégalaises ont décidé de demeurer dans la CEDEAO pour renforcer le processus d’intégration car « partout, dans le monde, les gens essaient de tout faire de se renforcer dans des regroupements très forts », a déclaré au début de cette semaine.

Même son de cloche du Président Faye qui conseillait les dirigeants du Mali et du Burkina de « préserver l’héritage de la CEDEAO ».

Au titre de la coopération, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko sont partisans de la diversification d’un partenariat « gagnant-gagnant », excluant toute rupture avec la France et les pays de l’OTAN que cultivent les membres de l’A.E.S.

Toutes ces raisons qui justifient la position du Sénégal ont suscité la colère des leaders de l’AES et leurs propagandistes qui s’attaquent à Dakar.

Cette attitude de violence verbale et de propagande populiste caractérisent le régime des putschistes qui se cachent derrière le prétendu « souverainisme » et panafricanisme pour leurs intérêts égoïstes et non ceux du peuple.

Panafricanisme ne rime pas avec désagrégation régionale : Au grand étonnement de plusieurs observateurs africains, le Panafricanisme a été sorti de son cadre intégrateur lorsqu’on entend le discours de certains activistes qui se réclament « objecteurs de conscience » et défenseurs de l’Afrique.

On note une incompréhension entre l’idéologie de panafricanisme et l’attitude des régimes « souverainistes » qui encouragent à la désintégration de la CEDEAO et l’inimitié entre les peuples ainsi que le manque de solidarité entre les Etats.

La position du Sénégal pays démocratique est donc une belle leçon panafricaniste aux dirigeants de l’Alliance des Etats du Sahel.

Views: 42

Plus d'actualités

Articles Populaires