Le président Paul Biya a reçu, mardi à Yaoundé, le rapport d’une commission mixte franco-camerounaise, portant sur le rôle de la France pendant la colonisation et les premières années de l’indépendance du Cameroun.
Ce document volumineux de 1.000 pages, fruit de recherches approfondies, lève le voile sur une période sombre de l’histoire commune entre les deux pays, longtemps restée un tabou.
En effet, avant l’indépendance du Cameroun francophone en 1960, les autorités françaises ont réprimé brutalement l’Union des populations du Cameroun (UPC), un mouvement nationaliste qui prônait la lutte armée pour l’autodétermination.
Les violences ont coûté la vie à des dizaines de milliers de militants, y compris Ruben Um Nyobè, figure de première plan de l’indépendance.
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Cependant, après 1960, les exactions se sont poursuivies sous le régime du président Ahmadou Ahidjo, avec la complicité de l’armée camerounaise.
Ce rapport historique, décrit comme un « travail de thérapie collective » par Paul Biya, vise à restaurer la vérité et à réconcilier les mémoires.
« Vous avez accompli un travail remarquable de conciliation mémorielle, restituant l’authenticité des faits et des récits », a déclaré le chef de l’État lors de la cérémonie officielle au palais présidentiel.
Dirigée par Karine Ramondy, historienne et co-présidente de la commission, l’équipe a analysé la période de 1945 à 1971 en se basant sur des archives jusque-là inaccessibles. « Notre objectif était de briser un tabou pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre nos deux pays », a souligné Paul Biya.
La cérémonie de restitution s’est déroulée en présence du ministre français chargé de la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi, confirmant l’importance de cette initiative pour les deux nations. Le rapport est désormais disponible en ligne.
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