vendredi 3 janvier 2025

Burkina-Faso : L’ivresse du pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré et l’apogée de la dictature

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Applaudi à ses débuts par une majorité de ses concitoyens sur sa promesse de restaurer en six mois (6) la sécurité, les burkinabé déchantent-ils le chef de la junte, le Capitaine Ibrahim Traoré ?

L’actualité de ces derniers jours ne peut qu’interpeller sur le caractère que prend le pouvoir qui ne lésine pas sur les moyens de confisquer la liberté d’expression et les droits humains.

La triste réalité de ce constat est la réquisition du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bobo Dioulasso, le Magistrat Nacro Abdoul Gafarou pour être envoyé au front depuis lundi 12 août 2024.

Ce n’est pas la première réquisition d’une autorité civile au pays des Hommes intègres sous l’ère d’Ibrahim Traoré. Des journalistes, des politiciens, c’est maintenant au tour des magistrats de subir le diktat du Capitaine.

Le comble de cette décision qui frise l’ironie mais surtout la dictature, est l’inversion des rôles. Comment un civil peut-il être mobilisé au front alors que les spécialistes des armes n’arrivent pas à remplir convenablement leur mission ?

Dans cette gouvernance du « sens dessous dessus » imposée par le chef de la junte, au lieu que des civils soient mobilisés de force pour le front, c’est au Président de délaisser son bureau climatisé pour la casernes pour être plus proche de la troupe et coordonner les opérations au front.

L’officier oublie-t-il que l’un des vertus du soldat est le désintéressement ? Etrange de voir des militaires mobiliser un civil pour le front alors qu’eux, formés pour cela, se prélassent dans un palais avec du vin et du champagne à portée de main.

Quel bilan des années de pouvoir du Capitaine si ce n’est que les discours propagandistes ?
La semaine dernière, une centaine de militaires sont morts dans une embuscade à Boungu (Est) et des matériels de guerre emportés.

A cela s’ajoute les attaques antérieures contre des positions des Forces de Défense et de Sécurité burkinabé.

Face à ce bilan très contrasté qui illustre un échec de la junte à sécuriser sa population et permettre la liberté de circulation des personnes et des biens, le Capitaine Ibrahim Traoré ferait mieux de se recentrer sur les questions de défense en lieu et place des discours propagandistes.

En accusant à tour de bras ses voisins qui sont des boucs émissaires, la propagande a atteint son paroxysme dans les Etats de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la privation des libertés individuelles plonge ces Etats dans une dictature.

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