Le procès d’Olivier Boko, Oswald Homeky et de leurs coaccusés, ouvert le 21 janvier 2025 devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), s’annonce comme un théâtre de stratégies dilatoires savamment orchestrées. Poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et fausse attestation », les prévenus semblent prêts à tout pour empêcher le débat de toucher au fond du dossier.
Un coup de théâtre dès l’ouverture du procès
Dès le premier jour d’audience, les avocats de la défense ont multiplié les objections procédurales. Ils ont d’abord contesté la composition de la cour, estimant qu’elle contrevenait à l’article 254 nouveau du Code de procédure pénale, qui exige un président et quatre assesseurs. Or, la CRIET, conformément à la loi spécifique n°2020-07, siège avec un président et deux assesseurs.
Non satisfaits des explications fournies par la cour, les avocats ont ensuite exigé le déport du juge-président, alléguant un manque d’impartialité. Enfin, ultime manœuvre : ils ont annoncé leur désistement, laissant leurs clients sans défense dans une posture d’attente stratégique.
Un schéma bien rodé pour gagner du temps
Le désistement des avocats a conduit à la suspension immédiate de l’audience. Au second jour, les prévenus, enfermés dans une posture d’impuissance apparente, ont affirmé n’avoir pas eu la possibilité de désigner de nouveaux conseils en raison de leurs conditions de détention. Une justification qui, aux yeux de nombreux observateurs, s’inscrit dans une stratégie délibérée pour retarder l’échéance.
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Un délai arraché et un report imposé
Le 23 janvier, la cour a interrogé les prévenus sur le temps nécessaire pour se constituer une nouvelle défense. Olivier Boko a demandé quinze jours, expliquant qu’un tel délai dépendrait de l’autorisation du procureur spécial pour accéder à ses avocats. Cette demande, jugée excessive par le ministère public, a été réduite à cinq jours par les juges, fixant la reprise de l’audience au 28 janvier 2025.
Une stratégie répétitive et prévisible ?
Ce troisième report en moins d’une semaine soulève des interrogations. Les objections répétées de la défense, les désistements calculés et les exigences de délai apparaissent comme des tentatives systématiques de bloquer l’avancée du procès. À chaque audience, un nouvel incident procédural vient empêcher la cour d’aborder le fond du dossier.
Certains analystes y voient une manœuvre visant à discréditer la justice béninoise aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale. D’autres estiment que la défense cherche simplement à user la cour et le ministère public, pour éviter que ne commence le d
À quoi s’attendre le 28 janvier ?
Les avocats qui reviendront-ils avec de nouveaux arguments procéduraux, voire une nouvelle demande de report pour prolonger l’attente ? Si les manœuvres persistent, il deviendra de plus en plus difficile de ne pas y voir un agenda parallèle, éloigné des intérêts de justice.
Si cette stratégie persistante ne cache pas un agenda plus profond, elle confirme au moins une chose : l’objectif immédiat des accusés est d’empêcher coûte que coûte l’ouverture du débat sur le fond.
Le procès d’Olivier Boko & Cie s’annonce donc moins comme une recherche de vérité judiciaire que comme une guerre d’usure procédurale. Reste à voir combien de temps la cour tolérera ce jeu sans fin.
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