Le 27 octobre 2017 a marqué un moment clé dans le mandat de Patrice Talon, avec un premier remaniement ministériel qui a suscité des réactions variées. Pour ses partisans, ce remaniement était interprété comme la formation d’une « équipe de combat » en charge de mener à bien les réformes ambitieuses prévues dans son Programme d’Action du Gouvernement (PAG).
Les partisans de Talon saluaient notamment le rajeunissement du gouvernement ainsi que l’augmentation symbolique de la représentation féminine, passant de 14 % à 18 %. Bintou Chabi Adam Taro, avait ainsi été nommée ministre des Affaires sociales et de la Microfinance. Aurélie Adam Soule Zoumarou, nouvelle ministre de la Communication, de l’Économie numérique et des TICs, faisait son entrée dans cette nouvelle équipe et y restée jusqu’a ce jour.
Un remaniement qu’avait critiqué par l’opposition
Cependant, du côté de l’opposition, ce remaniement n’avait pas rencontré l’enthousiasme escompté. Plusieurs voix critiques ont qualifié l’événement de « beaucoup de bruit pour rien ». Quant à Sébastien Ajavon, un homme d’affaires influent et ancien allié du président Talon, il a accueilli ce remaniement avec une indifférence marquée. Ses proches affirmaient que les ministres récemment évincés avaient perdu sa confiance depuis l’année précédente, en 2016. Pour eux, leur exclusion actuelle ne faisait que confirmer leur désaccord de longue date avec le programme gouvernemental de Talon.
Clarification et consolidation de l’autorité au sein du gouvernement
Au-delà des réactions, ce remaniement de 2017 avait permis à Patrice Talon de renforcer la cohérence au sein de son équipe ministérielle, en réponse aux départs successifs des mois précédents. Le ministre de la Défense avait démissionné en mars, et le ministre des Infrastructures et des Transports avait été limogé en septembre, ce qui nécessitait un réajustement de l’équipe. Par ailleurs, certains membres du gouvernement étaient en perte de vitesse, comme le ministre de la Culture, accusé d’insuffisance de résultats, ou le ministre du Commerce, impliqué dans des affaires de conflit d’intérêt.
En outre, ce remaniement avait permis de clarifier les responsabilités au sein du gouvernement en éliminant le « bicéphalisme » entre les deux ministres d’État, Abdoulaye Bio Tchané, nommé ministre d’État chargé du Développement, et Pascal Irénée Koupaki, nommé secrétaire général de la présidence.
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Le président Patrice Talon, qui a toujours prôné l’efficacité et la rigueur sous son magistère, avait réajusté son équipe gouvernementale dans le but de répondre aux défis du pays.
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