mercredi 19 février 2025

Bénin : le débat sur un 3e mandat anime l’opinion, mais le Président Talon reste focus sur le développement

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Alors que le second mandat du Président Patrice Talon touche à sa fin, la sphère publique béninoise est en effervescence. La question de sa potentielle éligibilité en 2026 divise l’opinion. Certains estiment que la révision constitutionnelle de 2019 a réinitialisé le compteur des mandats présidentiels, rendant possible une nouvelle candidature de l’actuel chef de l’État.

Cette controverse juridique a conduit plusieurs personnalités publiques, telles que Bertin Koovi, Christian Lagnidé, Nourou Dine Moussa Mohamed et Joseph Dégbey, à saisir la Cour constitutionnelle pour clarifier l’impact de la révision constitutionnelle sur le mandat présidentiel de Patrice Talon. Avant eux, la vice-présidente Mariam Chabi Talata et le voyant David Coffi Aza avaient déjà évoqué le sujet, suscitant de vives discussions sur les réseaux sociaux et dans les médias.

Dans sa requête du 29 janvier 2025, Bertin Koovi, leader du Mouvement Dynamique doit continuer , a défendu l’idée que la révision constitutionnelle de 2019 aurait marqué l’entrée du Bénin dans une nouvelle république. Selon lui, les nouvelles dispositions sur le mandat présidentiel ne s’appliquent qu’à partir de 2021, excluant donc le premier mandat de Patrice Talon (2016-2021) du décompte. Il en conclut que Talon pourrait, en toute légalité, briguer un « second » mandat en 2026 sous cette nouvelle Constitution.

LIRE AUSSI : Présidentielle 2026 au Bénin : la Cour constitutionnelle se prononce sur l’éligibilité de Patrice Talon

Un rappel à l’ordre de la Cour constitutionnelle

Statuant le 13 février 2025, la Cour constitutionnelle a déclaré le recours irrecevable. Elle a rappelé que la saisine d’un citoyen est strictement encadrée par la Constitution, se limitant aux cas de violation des droits fondamentaux ou au contrôle de constitutionnalité des lois. Toute demande d’avis sur une question d’interprétation constitutionnelle relève exclusivement de la compétence du Président de la République.

Ce verdict fait écho à une décision similaire prise en 2021, lorsque Christian Lagnidé avait demandé l’avis de la Cour sur l’instauration d’une « Troisième République ». Là encore, la Cour avait jugé la requête irrecevable, précisant que seul le chef de l’État pouvait solliciter un avis des sages.

Patrice Talon, fidèle à son engagement sur l’alternance

Si ailleurs en Afrique, la révision constitutionnelle est souvent le prétexte pour prolonger indéfiniment les mandats présidentiels, Patrice Talon semble rester fidèle à son engagement initial : respecter l’alternance démocratique. « Aucun vivant au Bénin ne pourra faire plus de deux mandats en qualité de Président de la République, moi le premier », a-t-il répété à plusieurs reprises.

Alors que certains voient dans ce débat un test de popularité déguisé, Patrice Talon semble, quant à lui, concentré sur ses priorités de développement. En avril 2025, il entamera en Avril une tournée nationale dans les 77 communes du pays, avant celle de reddition de comptes qui interviendra plus tard.

Un débat à suivre de près

Si la Cour constitutionnelle a clos juridiquement le débat, la question du troisième mandat continuera probablement d’alimenter les discussions. Pour ses partisans, Patrice Talon reste l’homme de la situation, symbole de stabilité et de progrès. Pour ses détracteurs, une nouvelle candidature violerait l’esprit de la Constitution et ternirait son bilan démocratique. Une chose est sûre : l’année 2025 sera politiquement animée, et les prochaines déclarations du chef de l’État seront scrutées avec attention.

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