mercredi 27 novembre 2024

Bénin : Entre Houndété, Atchadé, Ouassagari et Nasser Yayi, qui portera la voix du parti Les Démocrates pour la présidentielle de 2026 ?

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À l’approche de l’élection présidentielle de 2026 au Bénin, le parti Les Démocrates fait face à une intense compétition interne pour choisir son candidat. Dans un contexte où le pouvoir en place se consolide, cette élection est cruciale pour l’opposition, notamment pour ce parti fondé par l’ancien président Boni Yayi. Avec un héritage politique complexe, Les Démocrates doivent désigner un leader capable de rassembler leur base tout en construisant une coalition assez forte pour concurrencer le régime actuel.

À ce jour, aucun nom officiel n’a émergé, mais certaines personnalités se démarquent. Parmi elles, Éric Houndété, vice-président du parti, et Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire, sont des prétendants de premier plan. Kamel Ouassagari, député et représentant du parti auprès de la CEDEAO, se distingue également par son réseautage régional, habilement cultivé pour renforcer sa crédibilité. Alassani Tigri, Eugène Azatassou, Abiba Dafia Oussagari, Karim Monsia, et Léon Comlan Ahossi complètent le tableau des figures influentes, chacune cherchant à capter l’attention ou à appuyer le choix du “patron” Boni Yayi.

Dans les coulisses, le nom de Nasser Yayi, fils aîné de Boni Yayi, suscite de nombreuses spéculations. Ancien Secrétaire Permanent du Conseil Présidentiel de l’Investissement sous la présidence de son père, Nasser est perçu comme une alternative symbolisant à la fois la continuité de la vision paternelle et une nouvelle jeunesse. Discret, son poids pourrait s’accroître si Boni Yayi décidait de lui apporter un soutien public, ce qui serait un atout majeur dans cette lutte interne. Quant à son jeune frère, Chabi Yayi, il semble écarté de la course en raison de son jeune âge et de son entrée récente en politique.

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Les prétendants s’efforcent de marquer leur territoire, multipliant les interventions médiatiques sur des sujets sensibles comme la justice sociale et la gouvernance. Ce positionnement vise à influencer l’opinion publique en essayant de convaincre non seulement les militants, mais aussi les électeurs indécis. Dans ce climat de rivalité, la perspective d’un choix familial, avec Nasser Yayi comme candidat, pourrait exacerber les tensions internes. La question se pose alors : Boni Yayi optera-t-il pour la loyauté familiale ou pour une personnalité externe capable d’unifier le parti ?

Éric Houndété, quant à lui, fait face à des défis notables. Bien qu’il bénéficie d’une notoriété au sein du parti, ses résultats mitigés aux dernières législatives ont jeté un doute sur sa capacité à mobiliser au-delà de son cercle d’influence habituel. Sa défaite dans sa propre circonscription, où il n’a remporté qu’un siège, a affaibli son image de leader potentiel. Pour certains observateurs, Houndété pourrait incarner le changement, mais il devra prouver son indépendance vis-à-vis de l’héritage de Boni Yayi, dont l’ombre peut à la fois le soutenir et le limiter.

Dans cette optique, Houndété devra intensifier ses efforts pour convaincre les Béninois de sa capacité à porter une nouvelle vision politique, axée sur la transparence et la gestion rigoureuse des affaires publiques. Il lui faudra afficher une position ferme en faveur du bien commun, en s’éloignant des divisions internes pour incarner une alternative crédible. Cette stratégie pourrait l’aider à se détacher du “modèle Yayi” tout en restant fidèle aux valeurs prônées par le parti.

La compétition interne au sein des Démocrates s’intensifie à mesure que l’échéance électorale approche. Les jeux d’influence se multiplient, et le choix du candidat sera une décision stratégique pour l’avenir du parti. Face à une majorité présidentielle consolidée, le futur porte-drapeau des Démocrates devra non seulement rassembler l’opposition mais aussi convaincre les électeurs de sa capacité à représenter une alternative solide. Reste à savoir qui, parmi les prétendants, saura unir le parti pour mener la bataille électorale de 2026.

L’avenir des Démocrates est à un tournant, et l’issue de cette sélection interne déterminera non seulement le sort de l’élection à venir mais aussi l’orientation future du parti, voire sa survie.

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