Ce mardi 21 janvier 2025, à 07h47, l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky ont fait leur entrée dans la salle d’audience de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Porto-Novo. Quelques membres de la famille des détenus sont aussi présents dans la salle d’audience, notamment l’épouse d’Olivier Boko, Sonia Nieri Boko, ainsi que d’autres proches. Ce procès, suivi de près par l’opinion publique nationale et internationale, marque une étape majeure dans une affaire judiciaire au retentissement exceptionnel.
Une affaire aux multiples enjeux
Accusés de complot contre l’autorité de l’État, de corruption d’agent public et de faux certificats, Olivier Boko et Oswald Homéky, en détention provisoire depuis près de quatre mois, comparaissent avec quatre autres coaccusés :
• Rock Sarè Salvin Nieri, beau-frère d’Olivier Boko, actuellement en fuite entre le Ghana et Dubai.
• Adjibekoun Ilélikouwa N’gbekinho Crépin, comptable cité dans le dossier.
• Gbaguidi Ahotognon Déo-Gratias Corneille, gérant d’une société liée à l’enquête.
• Sanoussi Ganiou, chauffeur d’Oswald Homéky, poursuivi pour « falsification d’immatriculation ».
Les parties civiles, représentées par l’État béninois et l’Agence judiciaire du trésor, réclament réparation pour les dommages causés par les infractions reprochées aux accusés.
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Le déroulement attendu du procès
L’audience de ce jour ouvre officiellement les débats sur le fond de cette affaire. La CRIET devra examiner les éléments présentés par le parquet spécial, notamment les preuves et témoignages collectés au cours de l’instruction, tout en permettant à la défense de faire valoir ses arguments.
Ce procès est l’aboutissement d’une longue procédure qui a vu la défense multiplier les recours devant la Cour constitutionnelle et la Cour suprême. Tous ont été rejetés, confirmant ainsi la conformité de la procédure et ouvrant la voie à ce jugement.
Modifications des chefs d’accusation
Il est à noter que les charges initiales ont été modifiées au cours de l’instruction. La CRIET a abandonné les accusations de blanchiment de capitaux et a reformulé le chef d’atteinte à la sûreté de l’État en complot contre l’autorité de l’État. Cette évolution reflète un ajustement des poursuites en fonction des preuves disponibles.
Un procès qui polarise l’opinion publique
Ce procès, au-delà des accusations spécifiques portées contre les prévenus, revêt une dimension politique et institutionnelle. Olivier Boko, homme d’affaires influent et ancien proche collaborateur du président Patrice Talon, ainsi qu’Oswald Homéky, ex-membre du gouvernement, sont des figures publiques dont le jugement suscite de vifs débats.
Les prochaines étapes
L’audience du jour permettra de fixer le calendrier des débats et d’entendre les premières déclarations des parties. Le procès devrait durer plusieurs jours, au terme desquels la CRIET devra se prononcer sur la culpabilité ou l’innocence des accusés.
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