Le jeudi 9 janvier 2025, le Bénin a été frappé par une attaque terroriste meurtrière au poste avancé de Banikoara, dans le Nord du pays. Cet assaut, revendiqué par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ou le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) affilié à Al Qaeda, a causé la mort de 28 militaires béninois, selon les premiers bilans officiels. L’attaque s’est déroulée alors que le pays célébrait les Vodun Days, périodes fériées dédiées au patrimoine artistique, culturel et spirituel béninois.
Une attaque d’envergure sans précédent
Selon des sources, près de 200 terroristes lourdement armés ont pris d’assaut le poste de Banikoara, tenu par une trentaine de soldats. Face à ce déferlement, les Forces Armées Béninoises ont opposé une résistance héroïque, bien que submergées par le nombre. Des renforts, appuyés par des hélicoptères, ont été rapidement déployés pour sécuriser la zone et entreprendre un ratissage visant à neutraliser les assaillants encore présents.
Ce mode opératoire rappelle des attaques similaires récemment perpétrées au Togo, où des groupes terroristes avaient également mobilisé des centaines de combattants pour attaquer des positions militaires isolées.
Le Nord du Bénin : nouvelle cible des groupes terroristes
Jusqu’à récemment, le Bénin était relativement épargné par l’expansion terroriste qui ravage les pays sahéliens comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Cependant, cette attaque marque une intensification alarmante des incursions jihadistes dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, tels que le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire. Le GSIM, actif dans la région sahélienne, semble étendre son influence et sa capacité de nuisance dans les zones autrefois considérées comme des sanctuaires de paix.
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Les défis de la réponse sécuritaire régionale
La recrudescence des attaques terroristes soulève des questions cruciales sur la coordination régionale en matière de sécurité. Bien que le Bénin, comme ses voisins, ait renforcé ses dispositifs militaires dans le Nord, la nature transfrontalière de ces menaces exige une réponse collective.
Une solution pourrait résider dans la création d’une force ouest-africaine dédiée, dotée de moyens conséquents et d’un appui international pour contrer efficacement ces groupes armés. Une telle initiative nécessiterait une mobilisation politique et financière des États concernés, mais aussi une collaboration accrue avec les organisations sous-régionales comme la CEDEAO.
Unité nationale face à la menace
En dépit de la douleur et de la perte, cet événement tragique doit galvaniser l’unité nationale. Comme le souligne plusieurs analystes , aucun citoyen béninois ne devrait instrumentaliser cette menace à des fins politiques. La défense de la patrie et la solidarité envers les familles endeuillées doivent primer.
L’attaque de Banikoara rappelle l’urgence d’une stratégie globale pour contenir la montée du terrorisme en Afrique de l’Ouest. Si l’hydre terroriste n’est pas éradiquée, les États côtiers risquent de devenir les prochains foyers de déstabilisation, menaçant des millions de vies et l’équilibre socio-économique de la région.
Une pensée aux militaires tombés, et hommage aux forces armées béninoises pour leur courage. Vive le Bénin uni et résilient.
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