Dans la bataille géopolitique qui oppose les pays de l’Union européenne à la Russie en Afrique, l’Italie prend une position plus affirmée. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a annoncé l’élargissement du plan Mattei de coopération avec l’Afrique à cinq nouveaux pays d’ici 2025 : la Mauritanie, l’Angola, le Ghana, la Tanzanie et le Sénégal. Cette déclaration a été faite le 8 janvier 2025, marquant une étape importante dans l’engagement stratégique de Rome sur le continent africain.
Un plan ambitieux pour le développement et la sécurité
Présenté lors du sommet Italie-Afrique de janvier 2024, le plan Mattei se donne pour objectifs de freiner les flux migratoires illégaux vers l’Italie tout en soutenant des projets de développement. Ce programme, doté d’une enveloppe de 5,5 milliards d’euros, prévoit des investissements ciblés dans des secteurs clés tels que l’éducation, l’agriculture et la santé. Rome espère ainsi renforcer ses liens économiques et diplomatiques avec les pays africains tout en consolidant leur stabilité.
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Une réponse stratégique face à Moscou
Dans le même élan, l’Italie envisage d’établir une base navale à Tobrouk, en Libye, afin de contrer l’expansion de la présence militaire russe dans la région. Cette initiative, présentée comme une réponse directe aux manœuvres stratégiques de Moscou, revêt une importance particulière pour la sécurité nationale italienne.
« Comme je l’ai souligné précédemment, les Italiens s’inquiètent particulièrement de la proximité géographique de Tobrouk, une position d’où des missiles pourraient facilement atteindre nos côtes », a déclaré Giorgia Meloni, justifiant l’urgence d’un tel projet.
Un repositionnement géopolitique de l’Italie en Afrique
Avec ces initiatives, l’Italie cherche à s’imposer comme un acteur clé sur le continent africain, en capitalisant sur des partenariats économiques et sécuritaires pour répondre à ses propres enjeux nationaux et internationaux. Ce tournant stratégique souligne également la volonté de Rome de réduire l’influence croissante de la Russie, particulièrement en Libye, un territoire stratégique au carrefour des intérêts européens et russes.
Ce renforcement de la posture italienne en Afrique sera-t-il suffisant pour rivaliser avec l’influence russe et chinoise, déjà bien ancrée sur le continent ? L’avenir le dira, mais l’Italie semble déterminée à jouer un rôle de premier plan dans la recomposition des équilibres géopolitiques africains.
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