mardi 25 mars 2025

Affaire Dangnivo – Bernadette Sohoudji Agbossou : une mort troublante qui pose question

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Le 10 janvier 2011, Bernadette Sohoudji Agbossou, ancienne ministre et directrice du Conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB), est tuée par balle dans ce qui a été présenté comme un braquage tragique.

Mais derrière cette version officielle se cache une coïncidence troublante : quelques mois avant son assassinat, elle aurait confié à des proches avoir croisé Pierre Urbain Dangnivo… au Palais de la République avant sa disparition.

Un détail explosif, Dangnivo était officiellement porté disparu depuis le 17 août 2010. Les autorités affirmaient qu’il avait été enlevé et assassiné, pointant du doigt Codjo Alofa comme l’exécuteur du crime. Mais voilà, Alofa était déjà en détention le 16 août, ce qui rendait cette accusation intenable.

Alors, si Dangnivo avait été vu au palais de la République, et si une personnalité comme Bernadette Sohoudji Agbossou pouvait en témoigner, cela changeait radicalement la donne.

Un assassinat sous couvert d’un braquage ?

Selon la version officielle, la mort de l’ancienne ministre serait le résultat malheureux d’un braquage. Des bandits auraient tenté d’intercepter un Nigérian transportant une forte somme d’argent. Pris de panique, le chauffeur du véhicule ciblé aurait accéléré, déclenchant une fusillade qui aurait malencontreusement coûté la vie à Bernadette Sohoudji Agbossou.

Mais cette version tient-elle vraiment ? Depuis quand les braqueurs ouvrent-ils le feu sur des cibles non identifiées, sans exécuter leur principal objectif (voler l’argent) ? Comment se fait-il que la seule victime décédée de cette attaque soit une femme qui avait fait à la famille une révélation troublante sur l’affaire ?

LIRE AUSSI : Alofa, le prisonnier qui n’a pas tué : une analyse juridique d’une injustice apparente

Un silence assourdissant du pouvoir

À l’époque, les autorités ont rapidement classé l’affaire. Aucune enquête approfondie, aucun recoupement sérieux sur les liens possibles entre la disparition de Dangnivo et l’assassinat de Bernadette Sohoudji Agbossou. Or, si cette dernière disait vrai et avait réellement aperçu Dangnivo au Palais, cela signifierait que le cadre du ministère des Finances n’a pas disparu comme le prétendait la version officielle…

Dans ce scénario, la mort de Bernadette Sohoudji Agbossou devient bien plus qu’un fait divers : elle pourrait être celle d’un témoin gênant.

Une justice aveugle… ou complice ?

Quinze ans après, Codjo Alofa est toujours derrière les barreaux, accusé d’un crime qu’il n’a matériellement pas pu commettre. Pourtant, les éléments troublants s’accumulent :

• Un accusé qui était déjà en prison au moment des faits supposés.

• Une victime qui aurait été aperçue au Palais.

• Un témoin clé, potentiellement dangereux pour le pouvoir, abattu dans des circonstances plus que suspectes.

Le procès Dangnivo, dont la reprise est en cours, offre une opportunité unique de faire la lumière sur ces événements. Mais la justice béninoise aura-t-elle le courage de poser les vraies questions ?

Une chose est sûre : dans cette affaire, le silence est plus bruyant que les balles.

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