vendredi 24 janvier 2025

Affaire Boko – Homeky : les avocats déconstitués seront de retour le mardi prochain

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Au Bénin, le procès d’Olivier Boko, Oswald Homeky, et de quatre autres accusés dans l’affaire de « complot contre la sûreté de l’État et de corruption d’agent public », a pris une tournure inattendue le 21 janvier 2025, jour d’ouverture du dossier à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

En effet, leurs avocats ont annoncé leur déconstitution collective aux premières heures du procès. Ce geste a pris tout le monde de court et laisse dans le cœur des Béninois de multiples interrogations sur la stratégie de défense adoptée dans cette affaire judiciaire.

Ces derniers ont fondé leur décision sur une exception d’irrégularité, s’appuyant sur l’article 254 nouveau du Code de procédure pénale. Celui-ci stipule que le tribunal de première instance statuant en matière criminelle doit être composé d’un président et de quatre assesseurs, soit cinq membres au total. Or, la composition actuelle de la juridiction ne compte que trois magistrats : un président et deux assesseurs.

Pourtant, en réponse, le ministère public a invoqué l’article 6 nouveau de la loi 2020-07 du 17 février 2020, qui encadre spécifiquement les audiences de la CRIET. Cette disposition prévoit que la chambre de jugement siège en formation collégiale avec un président et deux assesseurs, une mesure adoptée pour pallier les contraintes liées au faible effectif de magistrats au sein de cette juridiction spécialisée.

Mais, cette déconstitution peut être de courte durée. En effet, le lendemain, les avocats en question sont revenus dans la salle d’audience pour suivre de près l’évolution du dossier de leurs clients. Leur présence, quelques heures après cette déconstitution collective, annonce-t-elle leur retour dans la partie ? Ce revirement, aussi surprenant qu’il soit, peut être qualifié d’un coup de bluff. Une tactique pour gagner du temps pour leur client en créant des incidents prémédités afin d’empêcher la Cour d’aller au fond du dossier.

LIRE AUSSI : CRIET : les avocats de Boko et Homeky dans l’œil de la tourmente, la stratégie dilatoire des avocats dévoilée

Et pour cause, les manœuvres procédurales des avocats de la défense ne sont pas nouvelles. Depuis le début de cette affaire, plusieurs recours ont été introduits auprès des juridictions supérieures, notamment la Cour constitutionnelle et la Cour suprême. Ces deux institutions ont systématiquement rejeté les requêtes de la défense, confirmant la régularité de la procédure et validant l’arrêt de mise en accusation.

Toutefois, cette posture dilatoire laisse entrevoir une volonté manifeste d’éviter le débat public sur le fond du dossier. Si les avocats dénoncent des violations massives des droits de la défense, les juridictions saisies n’en ont pas trouvé trace dans le dossier.

Et pour cause, un autre fait majeur a retenu l’attention du public. Olivier Boko et Oswald Homeky ont refusé la constitution d’un avocat commis d’office, une décision qui pourrait bien faire partie d’une stratégie calculée. Les accusés, appelés à la barre, ont confirmé que cette décision avait été prise en concertation avec leurs avocats. Ce refus, associé à la déconstitution, alimente déjà les spéculations sur le jeu que livre la défense dans cette affaire hautement médiatisée : faire repousser le plus loin que possible l’ouverture des débats sur le fond du dossier.

La question qui se pose désormais est celle de la réapparition des avocats dans l’affaire. Une fois de plus, leur présence à l’audience malgré leur déconstition est un indice qu’il ne faut pas banaliser. Ils reviendront certainement à la charge, comme si de rien n’était. Pourquoi ont-ils décidé de se déconstituer dans un premier temps, pour finalement revenir sur leur décision ? La réponse à cette question reste un mystère. À preuve du contraire, on sait d’avance que les avocats de la défense, comme à leur habitude depuis le début du procès, vont créer d’autres incidents prémédités pour empêcher la cour d’aller au bout du jugement.

En attendant, les regards sont tournés vers l’étape suivante du procès, prévue pour le mardi 28 janvier 2025. Les prochains développements pourraient bien redéfinir la position des avocats de la défense dans cette affaire. Tout compte fait, le jugement ira au bout.

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