Chers lecteurs, il semblerait que le Révérend Alokpo Michel ait eu un éclair de génie divin. Oui, cet homme, qui se dit pasteur, semble soudainement investi d’une mission salvatrice : “sauver” le Bénin !
Une mission que, par un hasard cosmique, il n’a étrangement pas entrepris durant ses années obscures sous le règne de l’ancien président Yayi Boni. Mais passons sur ce détail, après tout, nous ne sommes que de simples mortels face à la grandeur de son… humilité.
Alokpo nous sert donc un texte moralisateur, un sermon où la prière et la soumission aux autorités semblent être les seules solutions aux problèmes du pays. Prier pour la paix ? Oui, pourquoi pas.
Mais doit-on aussi prier pour oublier ses propres rôles troubles lors des années de pouvoir de Yayi Boni ? Parce que, si mes souvenirs sont bons, notre brave Révérend ne s’est pas toujours illustré par la défense d’une justice indépendante à cette époque. Peut-être qu’il priait déjà, mais pour des raisons bien moins altruistes.
Dans son texte, il nous sort quelques versets bibliques, comme un magicien sort un lapin de son chapeau. Parce que, bien sûr, rien de mieux que de citer la Bible pour détourner l’attention des vraies questions.
Monsieur le pasteur, vous qui semblez si prompt à prêcher la paix, qu’avez-vous fait pendant vos années de complicité silencieuse avec des régimes où la paix sociale était déjà un mirage ? Vos réclamations pour une justice indépendante sont touchantes, vraiment, mais n’étaient-elles pas d’actualité lors de ces nombreuses crises passées ?
Et puis, quelle audace de réclamer une loi d’amnistie pour les “prisonniers politiques” ! Voilà un bon moyen de “régler” les choses, non ? Oublions tout, pardonnons tout, et surtout, n’évoquons pas ce que les hommes tels que vous ont laissé passer sous silence par le passé. Il semble que les formules magiques de l’Évangile puissent tout effacer, même les responsabilités des anciens protégés de la gouvernance Yayi.
Alors, Révérend, épargnez-nous vos prières creuses et vos appels à l’unité hypocrite. Si vous voulez vraiment sauver le Bénin, commencez par assumer votre propre rôle dans ses années d’errance politique.
Parce qu’il faut bien plus que quelques versets bibliques pour effacer l’histoire, et encore plus pour redorer l’image d’un homme qui, manifestement, a manqué de courage lorsqu’il le fallait.
En fin de compte, le Bénin n’a pas besoin de faux prophètes déguisés en hommes pieux. Ce qu’il nous faut, ce sont des citoyens responsables, des hommes et des femmes capables de faire face à leur passé avec sincérité, au lieu de se cacher derrière des incantations et des appels au pardon sans conséquence.
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