En République du Congo, une formation intensive se déroule depuis trois jours dans une clinique du 4e arrondissement de Brazzaville, où des formateurs venus du Mali et du Togo partagent leur expertise avec l’Association congolaise Jhony Chancel pour les albinos.
En effet, ces professionnels expérimentés transmettent leur savoir-faire afin de permettre à l’association de fabriquer des crèmes solaires de qualité. Un enjeu majeur pour les albinos congolais, souvent exposés à de graves risques cutanés en raison des neuf mois d’ensoleillement intense dans le pays.
« Les formateurs nous montrent la formule, ils mettent le matériel à disposition de notre association et ils forment aussi ceux qui vont former. Mais les ingrédients, nous devons les acheter.
Nous allons aussi travailler avec d’autres pays qui n’ont pas de crèmes chez eux pour pouvoir trouver les moyens d’acheter les intrants des albinos de leurs pays. Comme ça, nous allons produire les crèmes que nous pourrons envoyer dans ces pays », a souligné Chancel Ngamouana, responsable de l’association.
Pour sa part, Christophe Przybylski, l’un des formateurs de cette initiative a rappelé que « le plus important dans cette formation, est la pratique, qui permettra de vérifier que toutes les équipes ont assimilé les étapes de la fabrication ».
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Ce projet qui va au-delà des frontières congolaises, a pour but d’améliorer l’accès aux soins pour les albinos dans d’autres pays voisins. La transmission des compétences pratiques est donc essentielle pour garantir une production de qualité, afin de répondre aux besoins urgents des albinos en matière de protection solaire.
Parmi les participants à la formation, Monicia Bibanzoulou, une jeune albinos de 20 ans, se dit impatiente de maîtriser la technique. « J’aimerais aider l’Association Jhony Chancel, afin que nous puissions avoir la facilité de créer nos propres crèmes solaires de bonne qualité », confie-t-elle.
En République du Congo, bien que les crimes rituels visant les albinos soient rares, les risques liés à l’exposition prolongée au soleil restent une menace permanente. Cette formation, qui doit se terminer en mars, constitue donc un pas de plus vers l’autonomie des albinos congolais.
Le projet ouvre ainsi la voie à un avenir où la production de crèmes solaires pourrait également être un modèle de solidarité régionale pour les pays voisins confrontés aux mêmes défis.
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