À mesure que l’élection présidentielle de 2026 approche, le président béninois Patrice Talon clarifie ses relations avec les figures politiques majeures du pays. Si son ancien rival Lionel Zinsou bénéficie aujourd’hui de son estime, son allié officiel Adrien Houngbédji, lui, semble en disgrâce. Un paradoxe qui en dit long sur les dynamiques du pouvoir à Cotonou.
Zinsou, de l’opposant au partenaire
Lorsqu’il affrontait Patrice Talon en 2016 sous la bannière du pouvoir en place, Lionel Zinsou incarnait une alternative portée par Boni Yayi et le parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Neuf ans plus tard, il est devenu un allié du président qu’il tentait pourtant de battre. « Excellentes », c’est ainsi que Talon qualifie aujourd’hui leurs relations, ajoutant que l’ex-Premier ministre « est un acteur impliqué à [ses] côtés et [qu’il] le félicite pour son action ».
Un tel rapprochement interroge. Zinsou a-t-il renoncé à toute ambition politique pour s’inscrire dans l’orbite de Talon ? Ou cherche-t-il, en coulisses, à se repositionner pour l’après-2026 ? Quoi qu’il en soit, cette alliance tardive marque un tournant pour celui qui fut un temps présenté comme l’homme de la « Françafrique » face au pragmatique Talon.
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Houngbédji, le malaise silencieux
L’attitude du chef de l’État est bien différente à l’égard d’Adrien Houngbédji. Ancien président de l’Assemblée nationale et figure du Parti du renouveau démocratique (PRD), ce vétéran de la politique béninoise a été un soutien clé de Talon. Pourtant, le président reste évasif, voire glacial, lorsqu’il évoque leur relation.
Interrogé sur les critiques récentes d’Houngbédji, Talon a balayé la question d’un revers de main, qualifiant ces prises de position de « leurre », avant de conclure qu’il ne « souhaite pas en dire plus ». Une manière de minimiser l’influence de celui qui, malgré son statut de membre de la mouvance présidentielle, semble de plus en plus en porte-à-faux avec le pouvoir.
Houngbédji, connu pour son sens du calcul politique, cherche-t-il à prendre ses distances avec un président en fin de mandat pour mieux négocier l’avenir ? Ou Talon, soucieux de garder la main sur sa succession, considère-t-il désormais son vieil allié comme un acteur dépassé ?
2026 : recomposition en cours
À un an de la présidentielle, le jeu des alliances et des trahisons s’accélère. Talon, qui promet un départ en 2026 mais entend peser sur la suite, semble trier ses soutiens. Lionel Zinsou, l’ex-rival, s’impose comme un allié de premier plan. Adrien Houngbédji, lui, apparaît de plus en plus marginalisé.
Dans cette bataille de positionnement, une certitude émerge : l’échiquier politique béninois est en pleine reconfiguration, et les alliances d’hier ne sont pas celles de demain.
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